Le modèle régional du Financial IT Day s’exporte

Parmi les principaux financeurs du numérique, les capitaux-risqueurs, dont les prises de participation sont presque toujours minoritaires.

Jean-Yves Morisset, associé cabinet Deloitte.
Jean-Yves Morisset, associé cabinet Deloitte.
D.R.

Jean-Yves Morisset, associé cabinet Deloitte.

Spécialisée en dématérialisation de supports de publicité à Orchies, Pubeco a levé l’an dernier un peu plus d’un million d’euros.  Le financeur : Isai, un fonds d’investissement parisien spécialiste du financement de projets dans le secteur numérique. Un an plus tôt, Cimail, éditeur de progiciels de management de l’information à Marcq-en-Barœul, a levé 1 million d’euros. Le financeur n’est autre que Nord capital investissement, filiale du Crédit agricole Nord de France. Le point commun à ces opérations est d’avoir été réalisé à la suite du Financial IT Day (FITD) à EuraTechnologies à Lille. «Sur 25 projets accompagnés en 2011 au FITD, 15 ont effectivement trouvé un financement», explique Jean-Yves Morisset, associé Deloitte, cabinet d’audit organisateur ,avec le Pôle régional numérique (PRN), de cet événement. Une moyenne sans commune mesure avec un autre chiffre évoqué par le même expert : «De l’aveu même des sociétés de capital-risque au niveau national, sur 1 000 dossiers de demande de financement, seuls 5 aboutissent.»

Le rideau est tombé le 30 mai sur l’édition 2013 du FITD. Selon les organisateurs, il faut entre neuf mois et deux ans pour que les levées de fonds se concrétisent. L’événement a été créé en 2011 pour combler le besoin de fonds ressenti par les développeurs de technologies, en particulier les TIC. Il permet la  mise en relation entre investisseurs et développeurs de technologies.

Parmi les principaux financeurs des technologies numériques : les capitaux-risqueurs. Leur nombre au FITD est passé d’une quinzaine en 2011 à une quarantaine en 2013. Pour ces investisseurs, les financements consistent presque toujours en prises de participation minoritaire dans le capital. Le but étant que le ou les porteurs de projet reste(nt) maîtres du développement de leur projet. «Les fonds peuvent devenir majoritaires mais seulement dans les phases avancées du projet», explique Jean-Yves Morisset. Les critères pour entrer dans le capital restent quasiment les mêmes. «Il faut qu’il y ait de l’innovation, qu’il y ait un marché pour la technologie développée et surtout des équipes dynamiques», explique Christophe Deldycke, directeur général de Nord capital investissement.

Quand ce n’est pas du renforcement des fonds propres, le financement consiste en prêts ou un mix des deux. Les TIC représentent une part substantielle de l’activité de certains financeurs. Dans des structures telles que LMI innovation ou le Réseau Entreprendre environ 40% (voire plus)  des lauréats pour les prêts d’honneur appartiennent à la filière numérique. Chez Finorpa, cette filière a représenté 25% de l’activité de financement en 2012. Pour Françoise Depoorter, chargée d’affaires chez Finorpa, le besoin de fonds est dicté par un impératif : accélérer l’accès aux marchés dans un environnement concurrentiel qui est mondial.