Le ministre de la Santé défend l'AME: "un dispositif de santé publique"

L'aide médicale d'Etat (AME), que le Sénat veut supprimer, est "un dispositif de santé publique" et "on ne basculera jamais dans un dispositif type aide médicale d’urgence", a assuré dimanche le ministre de...

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau à l'Assemblée nationale, le 31 octobre 2023 © EMMANUEL DUNAND
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau à l'Assemblée nationale, le 31 octobre 2023 © EMMANUEL DUNAND

L'aide médicale d'Etat (AME), que le Sénat veut supprimer, est "un dispositif de santé publique" et "on ne basculera jamais dans un dispositif type aide médicale d’urgence", a assuré dimanche le ministre de la Santé Aurélien Rousseau sur France info.

Quelque 3.500 médecins salariés et libéraux, opposés à la suppression de l'AME destinée aux sans-papiers, s'engagent à "désobéir" et "continuer de soigner gratuitement" ces malades si le dispositif devait disparaître, dans un appel transmis samedi à l'AFP. 

"Je les comprends, le gouvernement se battra pour qu’ils n’aient pas à exercer de désobéissance civile", a réagi le ministre de la Santé.

"L’AME est un dispositif de santé publique avant tout. Si on renvoie tout sur l’hôpital on va faire une erreur énorme", a-t-il jugé.

Le Sénat a adopté sa suppression et l'a remplacée par une aide médicale d'urgence, avec un panier de soins réduit et recentrée sur la prise en charge des soins urgents, des maladies graves, des douleurs aiguës, des soins liés à la grossesse ou encore les vaccinations.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'était dit "à titre personnel" favorable à une réforme du dispositif avant le début de l'examen du texte, a finalement souhaité en fin de semaine "que la réforme de l'AME ne soit pas dans le texte final adopté" après le passage à l'Assemblée nationale en décembre, a indiqué à l'AFP son entourage.

"Le gouvernement est totalement aligné", "on ne basculera jamais dans un dispositif type aide médicale d’urgence", a assuré Aurélien Rousseau.

Le ministre a par ailleurs été interrogé sur la pénurie de médicaments, qui reste d'actualité en France. Vendredi, il a appelé les acteurs de la filière à plus de solidarité pour mieux répartir la distribution d'antibiotiques, comme l'amoxicilline, afin d'en garantir l'accès cet hiver.

M. Rousseau a demandé à tous les maillons de la chaîne d'élaborer "sous dix jours" une charte de bonne pratique.

"J'ai dit: +soit sous dix jours vous êtes capables de remettre de l'ordre dans la régulation, soit à la fin on prendra des mesures un peu autoritaires+", a-t-il détaillé sur France Info.

Certaines grosses pharmacies qui commandent directement aux industriels sans passer par des grossistes répartiteurs pourraient par exemple être interdites de le faire.

"La réunion était un peu animée mais je vérifierai la robustesse des engagements qui sont pris", a assuré Aurélien Rousseau.

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