Rencontres des experts de l’immobilier à Lille
Le marché de l’immobilier en plein bouleversement
Le 15 novembre dernier, le Crédit Agricole Nord de France organisait sa 4ème édition des Rencontres des experts de l’immobilier. Au total, près de 120 professionnels du secteur, qui sont aussi des clients de la banque, ont assisté à une conférence de Robin Rivaton, essayiste et chroniqueur spécialisé dans le domaine.
Aménageurs, architectes, urbanistes, promoteurs, financiers… Ces professions étaient toutes représentées le 15 novembre dernier à la Gare Saint-Sauveur de Lille, à l'invitation du Crédit Agricole Nord de France, pour écouter les propos de Robin Rivaton, essayiste et chroniqueur spécialiste de l’immobilier. «Le secteur est dans la tourmente. Vous faites face aux enjeux climatiques, à la pénurie de main-d’oeuvre, à l’augmentation du prix des matières premières, à la remontée des taux et j’en passe… introduit Eric Felten, directeur général adjoint du Crédit Agricole Nord de France. En tant que partenaire privilégié, nous avons eu envie d’inviter Robin, pour vous éclairer sur l’état actuel de la filière, mais surtout sur son futur.» Au total, 120 personnes ont fait le déplacement pour assister à la conférence.
L’immobilier et la transition écologique
Et la première chose que Robin Rivaton a confirmée aux professionnels du secteur, c’est que les objectifs imposés par l’Etat, en termes de transition écologique seront très difficiles à atteindre. «Le Gouvernement impose au secteur de l’immobilier une mutation rapide. Pourquoi ? Parce que les premières réglementations en faveur de la transition écologique sont arrivées tardivement contrairement aux autres secteurs comme l’automobile, qui s’est vu imposer des contraintes dès 2010.»
En effet, les professionnels du secteur immobilier en Hauts-de-France vont devoir agir vite. D’ici 2030, ils devront répondre, entre autres, aux exigences du décret tertiaire. Celui-ci impose que les bailleurs et occupants de bâtiments avec plus de 1 000 m2 utilisés pour des activités tertiaires, doivent réduire leur consommation énergétique d’au moins 40%. Mais ils vont devoir aussi répondre aux contraintes imposées par l’interdiction de location des DPE (diagnostic de performance énergétique) F et G. «Les objectifs sont difficilement atteignables, mais il faut voir le positif, il y a une trajectoire commune et elle ne changera pas tous les quatre matins. Et puis, s’il y a autant d’aides à la rénovation énergétique, c’est parce qu’il faut aller vite, alors il faut en profiter» poursuit Robin Rivaton.
Une demande de logement soutenue
Concernant la construction, l’essayiste en est persuadé, les promoteurs immobiliers doivent continuer à bâtir du neuf. «Aujourd’hui, il est nécessaire de continuer à construire de nouveaux bâtiments, notamment dans les zones métropolitaines. Depuis la Covid-19, les Français ne quittent pas les villes pour aller s’installer à la campagne, ce n’est pas vrai. Ils restent proches de leurs familles et évitent les zones à la déprise géographique rapide. Il faut construire là où il y a de la demande.»
Une construction d’immobilier neuf qui permet, qui plus est, de limiter l’envolée des prix. Cependant, Romain Rivaton alerte : «Il y a un besoin urgent d’attirer plus de personnes dans les formations du bâtiment, sinon dans les années à venir, vous, professionnels de l’immobilier, vous allez vous retrouver avec des délais extrêmement longs pour pouvoir effectuer vos travaux.»
Enfin, Robin Rivaton ne croit que très peu en la revalorisation systématique. «Dans les zones d’activités commerciales (ZAC), le foncier industriel a déjà grandement été valorisé. Le foncier qui reste est très pollué. Du côté des friches, c’est un peu utopiste de parler de revalorisation, car parfois, il est plus simple de tout mettre à terre et de construire du neuf au-dessus que de ne garder que l’enveloppe du bâtiment» argumente l’essayiste. Alors, oui, la barre est haute pour les professionnels de l’immobilier, mais Robin Rivaton en est persuadé, dans les années à venir, le secteur saura être résilient et trouver des solutions... Une conclusion qui avait sans doute pour but de rassurer les participants.
Le Crédit Agricole et l’immobilier
En 2021, le Crédit Agricole Nord de France a accordé 3,2 milliards d’euros de crédit à l’habitat à ses clients. Mais la banque et ses filiales immobilières vont au-delà du financement. Eric Felten, directeur général adjoint du Crédit Agricole Nord de France a présenté, l’application J’écorénov mon logement. Une plateforme qui permet aux clients de la banque d’être accompagnés gratuitement sur différents points : l’identification des travaux à mener, l’évaluation du montant des travaux, la présentation des aides disponibles ainsi que des entrepreneurs agréés capables d’effectuer les travaux, entre autres.