Le Maraîchage de Vironchaux, une multitude de fruits et de légumes
Béatrice et Mickael Thorel cultivent plus de 80 variétés des fruits et des légumes à Vironchaux. Depuis la pandémie du Covid-19, leurs produits connaissent un succès incontestable. Rencontre avec deux amoureux de la terre.
« Je suis toujours dans les champs. J’y suis tranquille. Ce n’est jamais la même chose, ni le même travail. La nature, c’est agréable. On ne peut pas mieux. Tous les ans, j’essaie quelque chose de nouveau, comme cette année les cacahuètes ou les kiwis », confie sans détour Mickael Thorel, sous le regard attendri de son épouse, Béatrice. « On essaie de faire le mieux possible et d’utiliser le moins de traitements possible, même si avec les pommes de terre, c’est compliqué. Dans les serres, je mets du paillage au sol et j’utilise des auxiliaires. Les dix premières années ont été difficiles mais nous avons eu les conseils d’un technicien de la Chambre d’agriculture de la Somme notamment pour la production en serre. Cela nous a bien aidés. Nous sommes heureux de notre réussite. C’est un métier où il ne faut pas compter ses heures », confie cet amoureux de la nature.
Le succès du distributeur
Salarié chez un producteur de pommes, Mickael Thorel commence par planter 0,8 hectare de pommiers. En dehors de ses jours de travail, il fait les marchés. Très vite le succès est là. En 1999, il se lance à son compte et fait pousser une vingtaine de fruits et légumes dont des carottes et de la salade. Il fait les marchés alentours, vend à la ferme. Grâce à l’amitié d’agriculteurs voisins, il s’agrandit au fur et à mesure. Son épouse le rejoint en 2005. Devenue son associée, elle se charge essentiellement de l’administratif, du magasin le mercredi et le samedi après-midi, assure les préparations de commandes, vend sur un marché.
En 2013, ils font installer un distributeur d’abord de 50 cases, puis de 90 l’année suivante. Il a fonctionné à plein régime durant le confinement : « C’était le double par rapport à d’habitude. Parfois, on le rechargeait cinq ou six fois par jour. En fin de semaine, il est toujours très fréquenté. Les gens ont retrouvé le plaisir de bien manger et de cuisiner », assure le couple encore tout étonné.
Un grand choix
Aujourd’hui, Le Maraîchage de Vironchaux (membre du réseau Panier de la baie et Bienvenue à la ferme) emploie sur l’année neuf salariés équivalent temps plein et cinq saisonniers. Il se développe sur 19 hectares, dont 12 000 m² de serres et l’an prochain 16 000 m² afin de proposer des primeurs (carottes, tomates, pommes de terre). Un bâtiment de 2 500 m² a été agrandi de 1 000 m² l’an dernier afin de permettre notamment le lavage et le recyclage de l’eau.
« On essaie de faire le mieux possible et d’utiliser le moins de traitements possible. Dans les serres, je mets du paillage au sol et j’utilise des auxiliaires »
D’ailleurs, à l’extérieur, un immense bassin de rétention d’eau de 20 mètres de long sur dix de large, profond de 3,5 mètres, recueille l’eau des bâtiments pour laver les légumes. Deux cuves de 17 m3 s’y trouvent également. Leur eau est utilisée pour arroser les cultures en serre. « On voit que le climat se réchauffe. Nous arrosons de plus en plus tôt », constate Mickael Thorel.
À l’étroit, il espère rapidement dépasser les 20 hectares car sa petite entreprise connait un beau succès. Il propose à sa clientèle 80 variétés de fruits et de légumes ainsi que des plants : « Beaucoup de jeunes s’y sont mis ces dernières semaines », remarque le couple.
Fenouil, melon, pastèque, cassis, groseilles, crosne du Japon (proche du topinambour), dix variétés de pommes, endives de pleine terre, patates douces, rutabagas, navets, céleris… il y a de quoi faire saliver toutes les papilles. « Les tomates ou les courgettes de plusieurs couleurs, ça met de la gaieté sur les tables », sourient-ils.
Des nouveaux clients
70% de la clientèle est composée de particuliers qui se rendent sur un des neuf marchés qu’honore Le Maraîchage de Vironchaux ou s’approvisionnent au magasin ou encore au distributeur. « Nous avons nos clients attitrés qui aiment la qualité de nos produits et nos prix raisonnables. Et puis, ils aiment bien parler. Les nouveaux sont ceux qui ne voulaient plus se rendre dans les grandes surfaces par peur de la pandémie durant le confinement. À cette période-là, nous avons livré à 25 kilomètres aux alentours. Tout cela nous a permis de tenir car il n’y avait plus de marchés », soulignent Béatrice et Mickael Thorel.
Restaurateurs (Saint-Valery-sur-Somme, Abbeville, Le Crotoy…), cantines scolaires (dont la cuisine centrale d’Amiens), magasins spécialisés (Locavrac à Abbeville, Esprit Fermier à Glisy…), mais aussi maraîchers voulant compléter leur offre font aussi confiance au savoir-faire de Béatrice et Mickael Thorel. Après avoir accordé quelques minutes précieuses de son temps et un petit tour dans une partie des serres et du verger agri-responsable, ce dernier repart déjà dans les champs… Son métier est sa passion et elle est communicative.