Le lycée maritime de Boulogne-Le Portel passe au niveau supérieur
Annoncés par le ministre des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, lors des 9es Assises de l'économie maritime, le 3 décembre à Montpellier, les tout premiers BTS maritimes vont voir le jour à la rentrée de septembre 2014. L'un d'eux sera préparé au lycée maritime de Boulogne-Le Portel.
Les nouveaux diplômes permettront aux titulaires d’un bac professionnel maritime de se spécialiser. Pour mémoire, dans les lycées professionnels maritimes, l’enseignement est pour l’instant limité au bac. A côté des CAP et BEP, des cursus menant à des bacs professionnels sont proposés aux élèves sortant de 3e. Parmi eux, deux sont orientés vers des carrières navigantes : le bac pro conduite et gestion des entreprises maritimes (CGEM), spécialisé «pont» et donnant un brevet patron de pêche ou capitaine 500, et le bac pro électromécanicien marine, spécialisé «machine». Des formations qui sont traditionnellement plus orientées vers la pêche, avec aussi, récemment, des jeunes se destinant aux métiers de la plaisance. Jusqu’à présent, les titulaires de ce bac pro, s’ils souhaitaient progresser dans le métier navigant, devaient intégrer les formations de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM).
Le lycée maritime régional de Boulogne-Le Portel a été choisi avec son homologue de Sète pour dispenser le nouveau BTS pêche et gestion de l’environnement marin. Avant de prendre d’autres responsabilités, le proviseur Eric Varin a eu six mois pour préparer cette nouvelle formation. «A Boulogne, on forme au CAP matelot et aux bacs professionnels CGEM, pêche ou commerce, et électromécanicien marine, explique-t-il. On accueille 150 élèves en formation initiale et 350 stagiaires en formation continue. Boulogne est toujours le premier port de pêche français, il était donc légitime d’accueillir ici cette nouvelle formation.»
Former des sentinelles de la mer. Construit en partenariat avec le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, le BTS permettra aux bacheliers CGEM, mais aussi à ceux des filières technologiques et générales (après une année de mise à niveau au lycée maritime d’Etel), d’approfondir leurs connaissances en navigation et d’acquérir les nouvelles compétences qu’on attend aujourd’hui d’un patron de pêche ou d’un capitaine. Car la technologie, les techniques, le matériel et les réglementations évoluent rapidement. Et l’approche développement durable est aujourd’hui réclamée par l’opinion publique.
«En plus de la conduite et de la gestion d’un navire, de l’organisation du travail à bord, précise Eric Varin, le patron de pêche a une mission d’observation au niveau des campagnes de pêche et de la restitution des données. La formation doit donc prendre en compte les ressources halieutiques, le contrôle des pollutions, l’aspect sanitaire… Elle doit permettre au professionnel de poser un autre regard sur ses pratiques et de travailler avec les halieutes pour mieux préserver les stocks de poissons, de n’être plus un simple chasseur, mais aussi une sentinelle de la mer.»
Aussi, les modules sont-ils très divers : traitement et valorisation des captures, biologie, écologie maritime, océanographie, suivi de stock et de quotas, analyse et statistique, mais aussi… la langue de Shakespeare.
Autre bonne nouvelle : le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a prévu une enveloppe de 35 millions d’euros pour la construction en 2017 d’un nouveau lycée sur le site du port de Boulogne : «le lycée maritime du futur, le plus moderne d’Europe», a promis le président Daniel Percheron.