Le haras, les étalons et le développement
Le 9 mars, l’Association des éleveurs de chevaux de Lorraine a organisé une présentation de ces principaux étalons au Haras de Rosières-aux-Salines. Un premier événement pour la saison 2013 marquant surtout la montée en puissance annoncée de la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) aujourd’hui gestionnaire de l’outil depuis le désengagement de l’État dans les haras nationaux.
Il est là ! Fier, racé, les muscles saillants et le sabot claquant, même la plus farouche des juments ne pourrait lui résister. Orlando, étalon reproducteur de renommée nationale, a fait son show (et son beau) dans l’après-midi du samedi 9 mars dans le manège du Haras de Rosières-aux-Salines, à l’occasion de la présentation des principaux étalons organisée par l’Association des éleveurs de chevaux de Lorraine (Adeclor). Un événement phare pour la filière équine régionale et attendue par la récente SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) aujourd’hui gestionnaire de l’outil hippique depuis le désengagement de l’État dans les haras nationaux. «Nous avons décidé de préserver ce patrimoine et éviter la disparition de toute une série de services jusqu’alors proposés aux éleveurs et aux utilisateurs sur le site historique du Haras de Rosières», assure Alain Lehmann, le gérant de la SCIC, lancée officiellement en octobre dernier. Une SCIC pour faire perdurer des décennies de tradition étatique aux services d’une filière équine et des éleveurs ! Un sacré pari que ce collectif version «équin», car dans l’Hexagone, d’autres haras sont tout simplement tombés dans le giron du privé, perdant ainsi leur essence même et leur philosophie, les laissant alors aux mains des grands cavaliers du profit.
Avec le Cadre Noir…
La coopérative lorraine regroupe en son sein bon nombre d’acteurs de la filière avec, comme projet commun affiché : l’étalonnage et la génétique du cheval en Lorraine pour favoriser une reproduction, dite d’excellence. Un domaine où aujourd’hui la région est encore deuxième dans le palmarès national. Un poids économique indéniable que cette filière régionale qui emploie à ce jour 2 300 personnes et qui pèse près de soixante-quatre millions d’euros. La machine collective est en marche et possède déjà de nombreux moteurs à l’image du Conseil du cheval de Lorraine, du Pôle hippique de Lorraine, de l’Adeclor, de l’Union syndicale des éleveurs de chevaux de la race Ardennaise ou encore d’éleveurs et de sociétés privées ayant bien vu l’intérêt de faire perdurer ces pratiques équines (peut-être pour certains d’un autre temps). Si l’étalonnage et la génétique s’affichent comme les deux principales activités de la SCIC, d’autres pistes sont à l’étude comme, notamment celle du dressage. Sur le sujet, le haras rosièrois pourrait trouver une aide bienvenue de la part du fameux Cadre Noir de Saumur, un des bastions hexagonaux de la filière. La SCIC commence son activité au trot avant d’atteindre un galop maîtrisé, histoire de ne pas terminer sa course en chevauchée sauvage.