Le handicap n’est plus un frein à la pratique d’une activité sportive

De nombreuses personnes souffrant d’un handicap moteur ne peuvent plus pratiquer de sport, notamment à cause d‘un manque cruel de matériel adapté dans les salles de sport. Pour réparer cette injustice et leur permettre de pratiquer une activité physique, Nicolas Leroy a décidé de créer Cerveau sport, une entreprise spécialisée dans la remise au sport des personnes handicapées.

Nicolas Leroy est médecin spécialiste de la rééducation et des pathologies neurologiques, il a créé Cerveau sport, un projet d’entreprise qui se positionne entre l’hôpital et les associations sportives.
Nicolas Leroy est médecin spécialiste de la rééducation et des pathologies neurologiques, il a créé Cerveau sport, un projet d’entreprise qui se positionne entre l’hôpital et les associations sportives.
D.R.

Nicolas Leroy est médecin spécialiste de la rééducation et des pathologies neurologiques. Il a créé Cerveau sport, un projet d’entreprise qui se positionne entre l’hôpital et les associations sportives.

La Gazette : Pouvez-vous vous présenter ?

Nicolas Leroy : J’ai 31 ans, je suis médecin rééducateur, j’ai fait mes études à la faculté de médecine de Lille. Une fois diplômé, je suis devenu médecin généraliste dans le monde de la rééducation avec une orientation «médecine du sport». Très rapidement, j’ai saisi une opportunité et suis devenu le médecin professionnel du Racing Club de Lens. Je devais soigner les maux des joueurs du club. Il y a environ deux ans et demi, j’ai quitté ce poste pourtant très intéressant, pour suivre une formation et revenir dans un domaine que j’affectionne et que connais très bien, celui de la rééducation.

Pouvez-vous nous parler de Cerveau sport ?

J’ai fondé l’entreprise Cerveau Sport avec mon ami et associé Julien Dupriez. L’idée est de créer une structure hors hôpital ou centre de rééducation, qui soit dédiée à l’activité physique adaptée pour les personnes porteuses d’une pathologique nerveuse (sclérose en plaques, AVC, maladie de Parkinson…).
Même si mon métier reste la médecine, le but de cette entreprise n’est pas de proposer une énième méthode de rééducation, mais juste des activités physiques adaptées aux pathologies des patients. Notre objectif ultime est de redonner le goût du sport à des gens qui souffrent d’une pathologie chronique.
Nous voulons également casser les clichés qui disent que l’activité physique ne va faire qu’aggraver les pathologies. En effet, quand les gens sortent de l’hôpital ou d’un centre de rééducation, ils sont généralement livrés à eux-mêmes et ne sont pas orientés vers des centres sportifs. Notre but est de nous positionner en intermédiaire entre l’hôpital et les nombreuses associations proposant des activités sportives pour les handicapés. Avec comme objectif ultime d’orienter les patients vers ces structures après une phase de remise en confiance, notamment en leur corps.

Comment avez-vous eu l’idée de créer cette entreprise ?

En tant que médecin spécialisé dans la neurologie, je savais qu’il existait de nombreuses associations qui faisaient déjà un travail de rééducation physique complet avec des personnes atteintes d’un handicap. Mais il existe beaucoup moins d’entreprises qui font la même chose, et encore moins qui sont spécialisées dans le domaine de la neurologie. Nous avons souhaité nous positionner sur ce secteur d’activité. C’est clairement un marché de niche qui n’a pas encore été exploré et qui correspond parfaitement à notre position, à savoir le chaînon manquant entre l’hôpital et les associations.

Pourquoi avoir décidé de participer à l’appel à projets Vivalley, qu’en attendez-vous ?

Julien et moi sommes tous les deux originaires de la région lensoise. Ce concours était un super compromis, puisque nous pouvions à la fois présenter un projet innovant et novateur et le faire dans une région qui nous tient à cœur.
De plus, tous les ingrédients étaient réunis en termes de lieu et de date pour que nous participions. Actuellement, nos locaux sont situés à l’Aréna stade couvert de Liévin et c’est Vivalley qui nous les met à disposition. Enfin, le fait d’être lauréat de l’appel à projets nous donne l’opportunité de mettre en commun les forces des différents lauréats. Nous espérons d’ailleurs pouvoir travailler et réaliser des projets en commun et aller encore plus loin dans nos démarches respectives.

Où vous voyez-vous dans quelques années ?

Pour l’instant notre entreprise est à l’état de projet, nous sommes en train de calculer la faisabilité et la rentabilité économique d’une structure de ce type. Mais si nous réussissons à tenir les délais, nous devrions ouvrir au 1er trimestre 2018. Une fois ouvert, notre plan est simple : avoir rendu notre structure économiquement viable sous cinq ans et la porter au niveau régional sous trois ans.