Le Groupe Ramery ouvre un nouveau chapitre de son histoire
Fondateur du groupe éponyme, Michel Ramery confiait en 2007 à Philippe Beauchamps une double mission : impulser à l’entreprise une nouvelle dynamique et accompagner la transmission à son fils, Matthieu. Treize années plus tard, la mission est accomplie puisque Matthieu Ramery a pris la présidence du Groupe le 17 septembre, réaffirmant sa volonté de le maintenir dans le giron familial, entouré d’une nouvelle équipe dirigeante. Philippe Beauchamps reste à ses côtés en qualité de directeur général en charge des relations extérieures.
Un nouveau chapitre s’ouvre dans l’histoire de la petite entreprise créée en 1972 à Erquighem-Lys, avec sept salariés, et qui s’est hissée depuis dans le haut du classement des entreprises françaises du BTP. Le groupe familial et indépendant, qui compte à ce jour près de 3 000 salariés, avec ses activités complémentaires (bâtiment, énergie, enveloppe du bâtiment, travaux publics, environnement et immobilier) et ses 65 implantations en France et en Algérie, s’est diversifié et a conquis de nouveaux territoires. En 2019, le Groupe Ramery affichait ainsi un chiffre d’affaires de 532 M€, comparable à celui de 2018.
45 M€ de trésorerie
Pour conforter sa structure financière, le Groupe Ramery a engagé ces dernières années une démarche visant à retrouver l’équilibre de ses entités les plus fragiles et à accroître sa rentabilité. Une stratégie qui porte ses fruits puisqu’en 2019, il a affiché un résultat d’exploitation en hausse de 40%, passant de 12,8 M€ à 18 M€. «Fin 2019, nous avions 45 M€ de trésorerie positive», dévoile Philippe Beauchamps. Cette solidité financière a permis au groupe d’affronter la crise avec sérénité et d’obtenir un PGE de 45 M€ «sans difficulté», non utilisé à ce jour. «Nous avons la chance d’avoir pu bénéficier en France du chômage partiel, sans lequel nous ne serions peut-être plus là. Et je félicite les collectivités qui ont veillé à réduire les délais de règlement. Nous-mêmes en avons fait autant auprès de nos fournisseurs.» Et dès le mois de mai, les premiers chantiers reprenaient. «A ce stade, et sous réserve d’aléas climatiques et de la recrudescence de la Covid-19, l’année en cours devrait se clôturer avec un chiffre d’affaires en recul de 15% environ, avec une prévision de résultat à l’équilibre, précise-t-il. Ce sera une année blanche.»
Les coûts induits par la crise sanitaire sont «difficiles à estimer» selon Matthieu Ramery. «Nous avons trouvé des solutions au cas par cas pour pouvoir redémarrer l’activité au plus vite.» Dès le déconfinement, le taux de chômage partiel dans le groupe passait à 18% contre 55% en avril, pour tomber à 2% en juillet. «En 2021, l’objectif est de retrouver le chiffre d’affaires de 2019, poursuit-t-il. Nous avons peu de visibilité, mais, même si nous pourrions sentir les effets de la crise au printemps de l’année prochaine, nous avons un bon carnet de commandes et notre engagement permettra de les compenser. Nous avons la capacité de produire des projets, de répondre aux besoins des clients.»
Une nouvelle gouvernance
C’est donc une page qui se tourne, non sans émotion. «Lorsque que Michel (NDLR : Ramery) m’a confié la présidence du groupe, j’avais 57 ans. C’est symbolique, mais c’est aujourd’hui mon âge. Je suis ravi à double titre : ravi que Matthieu ait voulu prendre la fonction et continuer l’aventure familiale, et ravi que ma mission soit finie, assure Philippe Beauchamps. Je ne quitte pas le groupe pour autant car je pense, et Matthieu également, que je peux encore lui être utile.» A cette nouvelle gouvernance, s’ajoute une nouvelle organisation. Pour poursuivre le développement du groupe, Matthieu Ramery a en effet fait le choix de s’entourer d’une nouvelle équipe dirigeante composée de sept membres aux profils complémentaires, comme Jérôme Boudier sur le marché de l’énergie ou Pascal Foulon sur les métiers fonctionnels. «L’avenir passera par le renforcement de notre modèle d’entreprise familiale et indépendante, par un mode de gouvernance plus agile et par la surexploitation de notre capacité à entreprendre. Nous pourrons ainsi contribuer à la relance et préserver l’emploi, participer à la transition écologique et encourager la capacité de chacun à être créateur de perspectives…»