Le gouvernement détaille son plan de relance
Le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé, le 20 novembre, les grandes lignes du plan de soutien au tourisme annoncé par le président de la République en juin, afin de relancer ce secteur très éprouvé par la crise sanitaire.
«Destination France». C’est le nom de la feuille de route élaborée par le gouvernement avec les professionnels du tourisme et les collectivités pour soutenir ce secteur très affecté par la pandémie. Alors que les recettes touristiques internationales de la France ont très fortement chuté en 2020, la crise a également a accentué certaines des difficultés structurelles que rencontre le secteur.
Un plan à 1,9 milliard d’euros
Fonds de solidarité, PGE (Prêts garantis par l’État), activité partielle… Le secteur du tourisme, qui représentait 7,4 % du PIB et 9,5 % des emplois en 2019, a déjà bénéficié de 38 milliards d’euros de soutien financier. Le gouvernement évalue à 1,9 milliard d’euros le coût de son nouveau plan d’aide au secteur, dont 1,3 milliard au titre de prêts destinés aux entreprises et aux collectivités. L’enveloppe se répartit en trois grands postes : des prêts «tourisme» attribués par Bpifrance aux PME et TPE qui ont besoin d’investir pour se moderniser (750 millions d’euros), des prêts «relance», accordés par la Banque des territoires pour accompagner des investissements importants d’entreprises ou de collectivités (500 millions d’euros), et environ 650 millions d’euros de subventions et d’aides diverses - pour aider les plus démunis à partir en vacances, faire revenir les exposants dans les salons, développer un tourisme plus responsable… Contrairement à ce qu’espéraient les professionnels du secteur, le gouvernement ne prévoit pas d’étalement du remboursement des PGE sur dix ans (contre quatre ans actuellement).
Conquérir et reconquérir les talents
Les nombreuses mesures du plan «Destination France» s’articulent autour de plusieurs grands axes. Le premier vise à améliorer la formation et l’attractivité des métiers du secteur du tourisme, qui a perdu 237 000 emplois avec la crise sanitaire et peine à recruter. Pour ce faire, le gouvernement souhaite lancer une grande campagne de communication pour valoriser ces métiers et ces carrières, en particulier auprès des jeunes, créer des guichets d’accueil et d’orientation des saisonniers dans les lieux touristiques et mettre en place un réseau d’excellence des écoles et formations du tourisme pour les rendre plus attractives et plus visibles et permettre la création de 400 nouvelles places d’étudiants d’ici 2024.
Développer les atouts touristiques français
Le plan prévoit plusieurs mesures destinées à renforcer la résilience du secteur et accompagner une montée en gamme de l’offre touristique française. À ce titre, l’hôtellerie-restauration des villes moyennes devrait bénéficier d’un soutien plus particulier pour améliorer l’attractivité des territoires, et une enveloppe de 100 millions d’euros est prévue pour les acteurs du tourisme d’affaires et de l’événementiel. Un mécanisme de réassurance publique va être mis en place pour les opérateurs de voyage et de séjours, et le cadre réglementaire des secteurs de l’hôtellerie de plein air et des résidences de tourisme va être simplifié. Plus de 100 millions d’euros du fonds «Destination France» seront réservés au développement des atouts touristiques français et au renforcement de l’offre d’ingénierie touristique pour les territoires. Enfin, le plan inclut des aides pour financer le départ en vacances de milliers de jeunes et de seniors en situation de précarité, et développer l’offre de tourisme social pour les ultramarins.
Accompagner la transformation vers un tourisme plus durable
Le gouvernement a également prévu plusieurs mesures visant à mieux répondre aux grands enjeux de transformation du tourisme. Le périmètre du Fonds «Tourisme durable» va être élargi et ses moyens renforcés, le classement des établissements modernisé, en y intégrant le développement durable et les services numériques, les campings installés en zone littorale vont bénéficier d’un accompagnement spécifique, des outils vont être créés pour réduire l’empreinte écologique du secteur, et une enveloppe de 44 millions d’euros du fonds «Destination France» est destinée à soutenir les investissements dans les infrastructures touristiques durables. Le gouvernement souhaite aussi accompagner la transition numérique des TPE et PME du secteur, ainsi que le développement des start-up du tourisme.
Promouvoir la destination France
Un dernier axe du plan gouvernemental vise à développer les actions de communication et de promotion de la France, auprès des touristes comme des investisseurs. Cet objectif pourra notamment s’appuyer sur les grands événements sportifs à venir, tels que la Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux Olympiques de 2024.
Miren LARTIGUE