Le Gorille à Rouen, un bar étonnant et engagé

Avec son bar speakeasy Le Gorille, Charles Jeanne veut bousculer les nuits rouennaises avec beaucoup de fantaisie et d’engagement. Ouverture prévue en décembre. Explications.

« Je veux transmettre aux gens des valeurs essentielles pour notre société » explique Charles Jeanne. (©Aletheia Press/L. Brémont)
« Je veux transmettre aux gens des valeurs essentielles pour notre société » explique Charles Jeanne. (©Aletheia Press/L. Brémont)

Gare au gorille rouennais ! Ce grand singe menacé d’extinction devrait bientôt devenir l’emblème des nuits de la capitale seinomarine. C’est le projet de Charles Jeanne, qui entend ouvrir rive droite, en décembre, un bar speakeasy, nommé Le Gorille, qui associe durabilité et originalité. « Très jeune, j’avais une dizaine d’années, je rêvais déjà d’être à mon compte dans le secteur de l’hôtellerie-restauration », explique le jeune homme de 24 ans.

L’originalité au rendez-vous

Le concept de l’établissement a pris racine lors d’un séjour en Écosse durant son BTS en management dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, préparé au lycée Georges-Baptiste de Canteleu. « Là-bas, la convivialité est très forte. Même si je ne connaissais personne, je ne restais jamais seul dans un pub. C’est ce qui m’a donné l’idée de créer Le Gorille », explique-t-il.

Pour construire l’identité de son établissement, Charles Jeanne s’est inspiré des bars clandestins de la Prohibition dans les années 1920, lieux de mixité sociale et d’effervescence culturelle. « La façade ressemblera à un commerce et on entrera par une porte dérobée, avant de passer par une bouche géante de gorille pour déboucher dans une ambiance de jungle. Ce parcours vise à déconnecter totalement les gens de la ville », décrit-il. Ensuite, les clients auront l’embarras du choix pour occuper leur soirée : cocktails personnalisés préparés par un véritable mixologue, shows variés, etc.

« J’ai rencontré beaucoup de personnes pour leur demander ce qui manquait à Rouen », rebondit Charles Jeanne. C’est pourquoi des événements variés seront organisés. « Nous proposerons, par exemple, des open mics, des stand-up… », complète le futur entrepreneur. Chaque semaine, des drag queens normandes et parisiennes se produiront également, avec l’objectif de faire du Gorille le premier rendez-vous régional dans ce domaine. « Nous aurons un modèle de scène unique que l’on ne retrouve qu’à Paris », souligne le jeune homme, qui ne veut pas trop en dévoiler pour préserver l’effet de surprise.

Créer une communauté

Pour offrir à chacun un espace d’échanges en toute sérénité et créer une véritable communauté, l’établissement se veut sûr et inclusif. « Pour la sécurité des clients comme des salariés, nous avons étudié tout le parcours client afin de résoudre ou éliminer tout point critique », détaille Charles Jeanne, qui s’est entouré de plusieurs personnes pour y parvenir. Par exemple, des capuchons anti-drogue seront systématiquement offerts à l’entrée des clients. « Et ils seront réutilisables », ajoute le jeune homme, qui entend faire du Gorille un bar engagé. Ainsi, les fournisseurs seront locaux.

Mais l’établissement financera également des programmes de protection des gorilles et d’autres singes. « L’équipe partira en Amazonie pour agir concrètement, et nous filmerons pour montrer à nos clients l’impact auquel ils ont contribué. » Avec Le Gorille, Charles Jeanne veut sensibiliser et éduquer, tant dans le domaine de la protection de l’environnement que de l’inclusion, en expliquant, par exemple, le mouvement drag et ses racines dans de nombreuses cultures. « Je veux transmettre aux gens des valeurs essentielles pour notre société », résume-t-il.

Et pour mettre toutes les chances de son côté dans cette aventure, Charles Jeanne a suivi, notamment, un master en entrepreneuriat des entreprises. « Mon père, qui regrette de ne pas s’être mis à son compte, m’a toujours encouragé à devenir chef d’entreprise mais il m’a aussi averti que c’était dur » sourit-il. A l’heure actuelle, une campagne de financement participatif se déroule, jusqu’au 31 août sur Ulule, tandis que Charles Jeanne visite plusieurs locaux avec l’objectif d’avoir 200 à 300 m² à disposition. « Plusieurs investisseurs me soutiennent également à hauteur de 19 000 euros à l’heure actuelle. Et je me prépare à rencontrer les banques. » En attendant l’ouverture, Charles Jeanne a déjà imaginé comment informer les Rouennais de l’ouverture de son bar. Ouvrez bien l’œil, Le Gorille devrait vous surprendre !

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont