Le GFI Nord-Pas-de-Calais en première ligne !

Plus que jamais, les fédérations et organisations professionnelles membres du Groupement des fédérations industrielles sont mobilisées pour enrayer le déclin de l’industrie. Elles mettent en exergue leur volonté partagée de travailler “Ensemble pour l’industrie !” avec les autres institutions régionales que sont la CCI de région et le Conseil régional.

De gauche à droite, Léonce-Michel Deprez, président de l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication, Jean Ledoux, président de la Fédération des industries mécaniques, Serge Merlier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord -Pas-de-Calais, Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP), et Patrick Bourghelle, secrétaire général de l’UIMM Lille-Flandre intérieure.
De gauche à droite, Léonce-Michel Deprez, président de l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication, Jean Ledoux, président de la Fédération des industries mécaniques, Serge Merlier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord -Pas-de-Calais, Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP), et Patrick Bourghelle, secrétaire général de l’UIMM Lille-Flandre intérieure.

 

De gauche à droite, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord-Pas-de-Calais, et Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP) Nord-Pas-de-Calais.

De gauche à droite, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord-Pas-de-Calais, et Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP) Nord-Pas-de-Calais.

Peut-être un temps décontenancé par le silence total sur l’industrie dans la dernière campagne électorale, hors le début de la campagne, le Groupe des fédérations industrielles Nord-Pas-de-Calais ne pouvait, lors de sa réunion du 3 juillet à la Cité des échanges à Marcq-en-Baroeul, que se réjouir du retour en force de la communication sur l’industrie les semaines précédentes. Comme l’a expliqué Patrice Pennel, son président, “on reparle de l’industrie et on redit qu’un pays comme la France n’a pas d’avenir sans une industrie forte. On montre du doigt la perte de compétitivité de l’industrie française ces dix dernières années. Ce qui nous semble intéressant, c’est une certaine convergence sur ce qu’il faut faire”. Et d’y retrouver des thèmes qui sont chers au GFI : développer l’investissement, réorienter les allègements de charges, réformer le financement de la protection sociale, favoriser le chômage partiel, maîtriser le coût de l’énergie, renégocier Bâle 3, tempérer le libre-échange… Autant de thèmes nationaux jugés “très prégnants pour l’avenir de l’industrie en général et de l’industrie nationale en particulier”.

Un point de départ. Et c’est bien sur le terrain de la région que le GFI entend placer et poursuivre son action autour du slogan “Ensemble pour l’industrie !”. Les événements de mobilisation des fédérations et organisations professionnelles n’ont pas manqué depuis la Semaine de l’industrie de mars dernier, remarquée par son lancement rehaussé par la présence du préfet de région Dominique Bur, par l’initiative “Votons l’industrie” avec la CCI de région et par les “Trophées de l’industrie” organisés avec la Société industrielle du Nord de la France (SINF). Ils sont la preuve que “l’industrie dans la région bouge et est présente”. Pour Patrice Pennel, “la journée ‘Votons l’industrie’ n’était pas un aboutissement mais le point de départ d’une volonté pour promouvoir et aider l’industrie régionale”.
Ainsi en est-il du Pacte pour l’industrie dont la CCIR et le GFI finalisent les actions et qui s’articule autour de trois grandes orientations : l’attractivité et l’image de l’industrie régionale, la performance des entreprises régionales et la mise en oeuvre d’un environnement favorable au développement et à la pérennité des entreprises. Il s’appuie sur les dix propositions “Votons l’industrie” présentées par le président de la CCIR Philippe Vasseur en mars, sur les actions concrètes menées sur le territoire régional et sur les propositions du GFI national, notamment en termes de compétitivité.
Il est revenu à Eva Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, “d’afficher la volonté de travailler ensemble” et de “confirmer le travail commun” engagé par le GFI et la CCIR. “Nos dix propositions ne sont pas des paroles en l’air”, a-t-elle commenté en indiquant qu’elles “peuvent aboutir à un schéma industrie de la CCIR. Aujourd’hui sur la thématique de l’attractivité, on travaille à mettre en synergie les actions – Cap’action, Ardan… – qui existent d’un côté ou de l’autre”. Sur le volet performance, elle cite les travaux pour le développement des ETI et des pré-ETI, notamment l’étude publiée en juin, et ceux pour l’environnement, menés sur la fédération des PMI, les réseaux d’entreprises, la création de platesformes collaboratives et des clusters…

Abaisser le coût du travail. Pour être optimiste pour l’industrie en France et en région – “on se rend compte aujourd’hui que l’industrie est utile à la croissance économique et au Nord- Pas-de-Calais” –, Léonce- Michel Deprez n’en a pas moins insisté sur la nécessité d’améliorer la compétitivité du coût du travail, “élément déterminant pour la pérennité de l’industrie en France. L’innovation, la formation, c’est une condition nécessaire pour garder et développer nos industries, mais absolument pas suffisante. Le coût du travail est l’élément essentiel”. Appuyé par Serge Merlier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, pour qui “c’est le client étranger qui va créer les emplois de base (nécessaires à) toute une partie de la population qui reste à côté de la piscine”, Léonce-Michel Deprez a plaidé pour un financement de la protection sociale autrement que par le coût du travail, en l’occurrence par la consommation, de préférence la TVA à l’impôt… “Faisons en sorte que les produits importés supportent davantage de notre protection sociale. Voilà une mesure juste vis-à-vis des entrepreneurs français !” En se défendant de vouloir chercher à faire baisser les salaires : bien au contraire car, “si on veut attirer des jeunes dans l’industrie, il faut avoir de bons salaires”.

De gauche à droite, Léonce-Michel Deprez, président de l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication, Jean Ledoux, président de la Fédération des industries mécaniques, Serge Merlier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord -Pas-de-Calais, Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP), et Patrick Bourghelle, secrétaire général de l’UIMM Lille-Flandre intérieure.

De gauche à droite, Léonce-Michel Deprez, président de l’Union nationale de l’imprimerie et de la communication, Jean Ledoux, président de la Fédération des industries mécaniques, Serge Merlier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, Eve Escaudon, déléguée régionale à l’industrie à la CCI de région, Patrice Pennel, président de l’UIMM Lille-Flandre intérieure et du GFI Nord -Pas-de-Calais, Patrick Abele, président du Groupement des industries de la plasturgie (GIP), et Patrick Bourghelle, secrétaire général de l’UIMM Lille-Flandre intérieure.

Séduire les jeunes.Le recrutement des jeunes est justement l’une des principales préoccupations des acteurs du GFI. “Nos métiers n’attirent pas. Les entreprises sont désespérément en recherche de personnel. Notre réputation industrielle fait que l’industrie n’attire pas.” Le constat d’Eva Escandon n’est certes pas nouveau. La réalité est que, pour exemple, la métallurgie estime le nombre de postes à pourvoir en France d’ici 2020 entre 60 000 et 80 000, dont 4 000 à 5 000 dans le Nord-Pas-de-Calais, soit un tiers des effectifs. “Sur les 16 000 offres d’emploi proposées dans l’industrie par Pôle emploi, 47% ne sont pas satisfaites dans la région”, indique Serge Merlier. Soudeur, fraiseur, chaudronnier, tuyauteur, monteur, encadrement intermédiaire…, la liste des métiers en manque est longue. “Dans l’imprimerie, nous n’avons plus de conducteurs, je suis moi-même en recherche de six conducteurs offset depuis un an, renchérit Léonce-Michel Deprez. Et pour la maîtrise intermédiaire, essentielle aux PME-PMI, c’est encore pire.” L’automobile n’est pas en reste avec plus de 42% de cessations d’activité d’ici 2020 du fait d’une pyramide des âges atypique, soit 16 000 emplois sur huit ans ou 2 000 par an. “Le problème est cuisant pour notre secteur. L’automobile recrute de manière importante du fait des départs naturels”, précise Philippe Julie, directeur général de l’Association régionale de l’industrie automobile (Aria). La faute à qui ? L’Education nationale se retrouve en première ligne : “même si beaucoup de choses ont déjà été faites, (entreprises et Education nationale) sont encore deux mondes qui s’ignorent beaucoup”. L’action menée par la Fédération du bâtiment est saluée par Eva Escaudon, mais n’a pas rencontré le même succès dans la métallurgie. “Avec le monde de l’enseignement, plaide-t-elle, il faut travailler tous les schémas culturels dès le plus jeune âge”, d’autant qu’orienter naturellement vers l’apprentissage n’est pas encore, selon Léonce- Michel Deprez, “inscrit dans les gênes de l’Education nationale”… Le taux de pression, c’est-à-dire le nombre de candidats pour une place en formation, est interpellant : il est de 6 dans l’économie sociale et solidaire, et de 0,5 en moyenne dans l’industrie, 2 places pour une candidature, et même de 0,1 dans le pire des cas. Comment attirer les jeunes ? A l’instar du bâtiment, l’automobile va mettre en oeuvre un plan d’attractivité. Dans le cadre du contrat de plan régional de développement de la formation professionnelle, les contrats d’objectifs sectoriels signés avec la Région apportent des éléments de réponse. “On a tous plein de petites idées, indique André Beirnaert, ancien président du pôle de compétitivité UP-tex, mais il faut un plan mesuré, adapté, qui s’inscrive dans la durée… Le vrai problème de l’industrie, c’est qu’elle a détruit des emplois et créé dès lors un désarroi certain. Le jour où l’industrie recréera des emplois, où l’on parlera positivement d’elle, on se pressera à ses portes ! Il faut clamer l’arrêt du déclin de l’industrie. L’économie française ne peut plus en faire l’impasse. Le GFI doit être en première ligne sur le sujet, et mieux que d’autres !