Aménagement
La Plateforme des images et de la création avance
L’ancien tri-postal d’Amiens doit accueillir la future Plateforme des images et de la création. Véritable totem de la filière de l’image, le site doit ouvrir à l’horizon 2029.
La Plateforme des images et de la création (PIC) se prépare doucement et les travaux sur l’ex-site du tri-postal devraient débuter courant 2025 et s’achever à l’horizon 2029. « Je ne suis pas maître des horloges », sourit l’architecte Alexandre Chemetoff, en charge du programme.
Cette période intermédiaire sera l’occasion de réunir les moyens nécessaires pour la réalisation de cet équipement de plus de 11 000 m². « Le budget sera un élément déterminant, il faudra que chacun adapte ses ambitions en fonction de celui-ci », ajoute l’architecte. Lequel souligne le caractère singulier de ce projet : « Il ne s’agit pas uniquement de réunir les trois acteurs que sont le Frac, Waide Somme et On a marché sur la bulle. C’est aussi la création d’un pôle commun ».
Un lieu totem
En effet, le Fonds régional d’art contemporain, l’École d’animation Waide Somme et l’association dédiée à la bande dessinée « On a marché sur la bulle » se trouvent à l’étroit dans leurs locaux actuels. Il ne s’agit pourtant pas uniquement de résoudre une problématique immobilière, mais bien de créer un lieu totem pour les arts visuels. « Ce programme vise à rendre compte de toute la vitalité de la filière puisque l’ambition est d’aller de l’enseignement à la monstration, en passant par l’innovation et l’expérimentation », s’enthousiasme Pascal Neveux, directeur du Frac d’Amiens.
Les acteurs se réunissent d’ailleurs régulièrement pour travailler à une écriture commune de ce projet. « Cela nous amène à réfléchir à la façon dont nous allons faire vivre ce lieu en termes de saisonnalité, d’esthétique, d’événements et de rencontres », poursuit-il. Une discussion collective qui doit aussi contribuer à faire d’Amiens une place forte des métiers de l’image et de la création. « L’un des enjeux est également de sédentariser les étudiants qui se forment ici, de faire en sorte qu’ils s’installent durablement », pointe Pascal Neveux.
Réutiliser l’existant
En partant des besoins de chacun et du pôle commun, Alexandre Chemetoff a construit un programme ambitieux qui va « réutiliser le patrimoine des Trente Glorieuses pour l’adapter aux fonctions d’aujourd’hui. L’objectif est de permettre à trois entités complémentaires de mutualiser certains moyens et de travailler ensemble. »
Celui-ci a fait le choix de casser au minimum l’existant, tout en rajoutant des éléments comme des passerelles extérieures ainsi qu’un atelier d’environ 1 000 m²
sur le toit. « Nous envisageons de donner une couleur particulière à ces ajouts, possiblement du rouge, comme un clin d’œil au cube rouge installé sur la Citadelle », détaille-t-il. Et de conclure : « Tout l’enjeu est bien de répondre le mieux possible aux demandes de chacun [réserve, salles d’exposition, espace de formation, centre de documentation, ndlr] dans une économie contrainte ».