Le futur de l'entreprise résiderait-il dans l'impression ?

L’impression 3D ou « fabrication additive » dans l’industrie est devenue une réalité. Mais quelles technologies pour quelles applications ? Investir, oui, mais cet investissement ne risque-t-il pas d’être dépassé rapidement ? Ce domaine évolue très vite, c’est pourquoi les entreprises doivent s’interroger sur le fait d'investir seule ou choisir de mutualiser avec d’autres partenaires pour partager les coûts. C'est à toutes ces questions que David Ferron, responsable de projets Innovation et Design au Club Impression 3D de la CCI des Hauts-de-France qui compte 460 membres, a tenté de répondre en organisant au FabLab de Calais une rencontre à l'attention de professionnels de secteurs professionnels très divers, allant du biomédical à l'aéronautique en passant par la formation.

« Snezana Walz et Laurent Zunquin, directeur du FabLab Côte d'Opale »
« Snezana Walz et Laurent Zunquin, directeur du FabLab Côte d'Opale »


Selon une étude de 2014 portant sur la répartition du marché mondial de l’impression 3D par débouchés professionnels, l’électronique grand public se taille la part du lion avec 22 % des parts de marché, talloné par l‘automobile avec 19 % des parts, le biomédical 16 %, l’aéronautique et spatiale 10 %, l’enseignement 7 %, la Défense 5 %, l’architecture 4 % et les autres secteurs 17 %. Le coût d’une imprimante 3D à destination de l’industrie oscille aujourd’hui entre 100 000 euros et 1 million d’euros et l’on compte sept grandes familles technologiques parmi les procédés d’impression. Parmi les plus connues, on citera la stéréolithographie qui est une technique de photopolymérisation de résines, le dépôt de fil, forme d’extrusion à chaud, la fusion laser pour le métal et la plus connue, l’impression 3D qui est une succession de couches polymérisées par UV.

La fabrication de monture de lunettes en impression 3D est ainsi devenue évidente pour l’entreprise nordiste Aoyama We DDD. Auparavant fabriquées en Asie, les nouvelles montures sont désormais imprimées dans la région lilloise. Cette relocalisation de la production a permis de mettre l’accent sur le design et la conception, d’embaucher du personnel en conséquence et d’éviter les stocks. Pour Snezana Walz, directrice de la stratégie et du développement de la Fondation Hopale, groupement hospitalier des Hauts-de-France qui compte quatorze établissements spécialisés dans les prises en charge neurologiques, ostéoarticulaires et cardiorespiratoires, le challenge est réel. Un OpenLab a été inauguré en juin 2016 à Berck-sur-Mer avec pour objectif d’innover en santé et en autonomie en créant de nouveaux produits. « Nous sommes le deuxième centre de rééducation de France, et le premier atelier d’appareillages pour amputés, tient à souligner Snezana Walz. Nous avons un atelier d’orthèses et nous concevons des prototypes de jeux, notamment des jeux de rééducation virtuelle pour les patients ». L’impression 3D leur permet d’imaginer, de co-concevoir des appareillages avec des partenaires externes et de réaliser des prototypes avec un gain de temps considérable. « Mon but est d’intégrer ce Club Impression 3D pour la mise en réseau des compétences, la mutualisation des moyens et la mise à jour des connaissances dans ce domaine » conclut la directrice.

 

CAPRESSE

Snezana Walz et Laurent Zunquin, directeur du FabLab Côte d'Opale.

Lucy DULUC