Évènement

Au Familistère de Guise, la transformation de la société en débat

Les organisateurs du Festival « Faire autrement » ont investi plus encore pour cette deuxième édition, le Familistère de Guise pour, du 30 mai au 2 juin, offrir aux acteurs engagés dans la transformation de la société, un espace d’échanges, de partage d’expériences et de réflexion.

Dans le théâtre du Familistère Godin, les échanges ont été nourris, notamment autour de la démocratie avec la participation de Pierre Rosanvallon, sociologue et historien.
Dans le théâtre du Familistère Godin, les échanges ont été nourris, notamment autour de la démocratie avec la participation de Pierre Rosanvallon, sociologue et historien.

Quatre jours durant, les participants à la deuxième biennale de « Faire autrement » organisée au Familistère de Guise, ont échangé, appris à se connaître, partagé des expérimentations entreprises dans les territoires français mais aussi découvert des actions menées à l’international, à Manille, Nairobi ou Medellín ! De l’utopie réalisée par Jean-Baptiste André Godin, aux projets utopiques imaginés par les acteurs engagés ici et ailleurs, l’évènement a offert un espace de réflexion autour de six thématiques dont certaines comme la participation citoyenne ou la ville inclusive d’aujourd’hui ont résonné avec l’esprit coopératif du Familistère et la volonté de son fondateur d’offrir aux ouvrières et ouvriers de l’usine d’où sortaient les célèbres poêles, un habitat groupé de qualité.

« Un lieu inspirant »

« Nous rassemblons dans ce Palais social, des familles très différentes de la société civile, des élus, des entrepreneurs, des associations, des citoyens, des collectivités, des universitaires… qui souvent travaillent en silos. Ces rencontres sont organisées pour casser ces silos, faire qu’ici les acteurs se rencontrent, échangent dans un esprit très festif », explique Bruno Airaud, coordinateur du Familistère de Guise, membre du collectif organisateur. Les représentants des autres structures engagées dans l’organisation de cette biennale, l’ont exprimé à de multiples reprises, le lieu retenu pour cette deuxième édition comme pour la première en 2022, revêt un caractère particulier. 

Réflexion, échanges dans un esprit festif et de partage.

Pour Frédéric Roussel, de l’association ACTED, le Familistère de Guise est « un lieu qui symbolise un Homme et son destin, Godin avait compris que l’on ne redistribue que ce que l’on a créé ». Pour les élus axonais, locaux, départementaux ou régionaux, parce que le lieu est « pertinent » le festival ne peut se dérouler ailleurs qu’au Palais social de Guise. Le Parlementaire, Jean-Louis Bricout, établit un pont entre passé et présent, évoquant des similitudes avec le Pacte II Sambre-Avesnois-Thiérache : « un outil dont on défend un volet 3 » qui permet d’exprimer des idées pour ce grand territoire et de les concrétiser.

« Un palais des temps modernes »

Président du Syndicat mixte du Familistère en charge du projet Utopia, qui vise à valoriser le site et à renforcer son attractivité, Jean-Pierre Balligand, a rappelé lors de ces rencontres que l’aile droite du Familistère demeure dédiée à l’habitat alors que l’aile gauche récemment rénovée a vocation à accueillir le Familistère campus. « Une déclinaison du Faire ici autrement », a ajouté l’ancien président du Conseil départemental, puisque « pour faire vivre ce bâtiment, il est prévu de mixer une multitude d’usages différents, formation et insertion, accompagnement de porteurs de projet en Économie sociale et solidaire en particulier, accueil d’entreprises du territoire… ». L’interrogation contemporaine, « comment embarquer les gens dans ce beau projet » liée à la question de la participation citoyenne a renvoyé à l’esprit coopératif du Familistère. Le thème de « Fabriquer la ville inclusive » a fait écho à la volonté de Godin d’imaginer un habitat collectif confortable offrant un ensemble de services, économat, piscine, buanderie, crèche… pour loger les ouvriers de l’usine, loin du modèle du pavillon individuel avec son jardin privatif. À l’heure où les architectes d’ici et d’ailleurs doivent imaginer la ville de demain, « régénératrice » et « reconstruite sur elle-même », le Familistère de Godin apparaît aux yeux des contemporains comme « une idée moderne ».

Des ateliers ont favorisé l’échange d’expérimentations, ici sur le thème «Territoires en transition et ancrage local des PME ».