le droit de cité au CAPS
Une page d’histoire se tourne à Dombasle-sur-Meurthe du côté de la rue Hélène. Les cités ouvrières «Hanrez», construites à la fin du XIXe siècle, du chimiste Solvay vont faire l’objet d’un vaste chantier de démolition avant d’accueillir la construction d’un Centre de ressources médico-social (Cermes) piloté par le CAPS (Carrefour d’accompagnement public social) de Rosières-aux-Salines pour accueillir des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi. Une belle reconversion à vocation sociale. Coût de l’opération : environ deux millions d’euros.
Elles se dressent encore fèrement du haut de leurs briques rouges contrastant dans le ciel bleu azur de ce début d’été. Alignées comme une armée de combattants, les cités ouvrières «hanrez» vivent leurs dernières heures dans la rue hélène de Dombasle-sur-Meurthe. Propriété du groupe chimiste belge Solvay, elles viennent d’être cédées au CAPS (Carrefour d’accompagnement public social) de Rosières-aux-Salines, via un bail emphytéotique pour une durée de 99 ans, pour accueillir un Centre de ressources médico-social (Cermes) à destination des personnes touchées par le syndrome rare de Prader-Willi (ce syndrome est la conséquence d’une maladie génétique rare qui atteint environ un nouveau-né sur 20 000. Il se caractérise par de nombreux symptômes comme la défcience intellectuelle. Les personnes porteuses de ce syndrome sont fortement attirées par la nourriture : ndlr).
Premier centre en France
«Cela sera le premier centre en France. En plus de l’accueil des personnes, il sera également un lieu de recherche pour mieux comprendre et traiter le syndrome, notamment, avec le CHU de Nancy», explique Jean-Baptiste Meyer le directeur de l’association Prader-Willi France à l’occasion de la signature de convention entre son association, le groupe Solvay et le CAPS début juillet, entérinant la cession des terrains. Une belle reconversion pour ce lieu de vie et bientôt de mémoire d’une culture ouvrière en voie de disparition. Un parking ou un programme immobilier aurait pu voir le jour. Des projets heureusement avortés par l’implication de Patrick Sivry, le directeur du site dombaslois de Solvay et de Jean-Pierre Boissonnat, le directeur du CAPS. «Depuis 2010, nous nous sommes associés au CAPS pour la mise à disposition de ces parcelles. Aujourd’hui les choses prennent réellement forme», assurent les signataires de la convention. Les premiers coups de pioche devraient être donnés après la démolition des cités programmée en août à la fn du tournage du prochain flm de l’enfant du pays Philippe Claudel, «Une Enfance». Une bien belle façon d’immortaliser ce patrimoine local et industriel, dernier souvenir d’un temps que les moins de quarante-ans ne peuvent pas connaître. Celui d’une industrie paternaliste, capitaliste soit ! Mais à la fbre sociale bien tissée. Un autre temps… qui perdurera encore un peu dans les mémoires. Une des cités ouvrières de la rue hélène sera préservée comme un symbole d’une époque révolue.
Le Cermes en 2015
Deux millions d’euros d’investissement. Un chantier de dix-huit mois pour une ouverture prévue en 2015. Le Centre de ressources médico-social (Cermes) sera constitué de deux maisons de cinq places reliées entre elles par des locaux collectifs. Chaque usager disposera d’un studio de 30 m² avec salle de bains. Il bénéfciera d’un accompagnement personnalisé. Le Cermes sera placé sous l’autorité du pôle médico-social du CAPS.