Le discours de la rupture
Au commencement était le verbe…Dix années dans les sphères ministérielles (de Robien, Pécresse, Douillet…) ont forgé le caractère et façonné le discours du jeune maire de Saint-Omer.
François Decoster a jeté la soutane aux orties et il a bouleversé l’ordonnancement et le protocole immuables des vœux d’antan. Finies les longues messes, finie l’énumération des réalisations de l’année écoulée et des projets de l’année présente.
Un programme en cinq points. Après un film de présentation des services municipaux, l’élu quadragénaire a développé les cinq axes de son programme. Par le rapprochement de Saint-Omer avec les communes voisines – on pense à Saint-Martin-au-Laërt, Longuenesse, Arques et Blendecques –, avoir une ville-capitale de 45 000 âmes, au centre d’une intercom de plus de 100 000 habitants (ndlr : la Caso + Pays d’Aire et de Lumbres + Morinie + cantons de Fauquembergues et de Fruges = 122 communes et 126 000 habitants). Ce Pays constituerait une transition de poids entre la métropole lilloise et la Côte d’Opale. Il assurerait un équilibre harmonieux entre les zones urbaines et les territoires ruraux. Il serait plus ouvert encore vers la Flandre-Intérieure.
Autre rupture, ce maire centriste transgresse les frontières idéologiques en créant des relations fortes et amicales avec son voisin socialiste Bertrand Petit et en offrant des postes signifiants à des personnalités de toutes tendances. Anglophile et anglophone, il a émaillé son intervention de citations de deux grands écrivains d’outre-manche : Shakespeare, très en vogue à Saint-Omer depuis la découverte du First Folio à la bibliothèque («l’habitude, ce monstre qui dévore tout sentiment») et Samuel Beckett («l’habitude, cette grande sourdine1»).
Discours de la rupture, discours de la méthode.
1. En attendant Godot.