La plateforme Lille Design qui fédère en région près de 300 designers tente de promouvoir le design comme stimulant de la compétitivité.
Un relais de croissance accessible aux entreprises… C’est ni plus ni moins ce que serait le design. Cette conviction est fortement partagée à Lille Design, une association créée en 2011 avec le soutien de LMCU aujourd’hui MEL (Métropole Européenne de Lille). Une cinquantaine d’entreprises adhèrent à cette structure de “promotion du design au service du développement économique”. Depuis quelques mois, Lille Design bénéficie du soutien d’un acteur de poids du paysage économique : le Medef régional. Au point que le 11 juin dernier, c’est à Entreprises et Cités, le campus patronal à Marcq-en-Baroeul, que Lille Design a inauguré une exposition itinérante intitulée “Le design s’explique”. Dans un contexte de compétitivité des entreprises françaises en berne sur le front des prix, tout facteur de compétitivité sur le terrain de la qualité est évidemment la bienvenue. Frédéric Motte ne tarit pas quant au potentiel en termes de compétitivité que le design peut représenter. “Remettre en cause les modèles peut apporter une valeur ajoutée différente cruciale pour les entreprises“, a affirmé le patron des patrons en Nord – Pas-de-Calais. Frédéric Motte est même convaincu que pour le design, “le Français avec son esprit latin” a un savoir-faire indiscutable.
Coût très variable
Il faut donc voir dans l’exposition itinérante “Le design s’explique” une opération de sensibilisation des chefs d’entreprise. “Le but c’est de faire comprendre ce qu’est le design et de rendre accessible la démarche design aux entreprises“, explique Céline Savoye, une responsable de Lille Design. L’exposition “Le design s’explique” modulable et qui “s’intègre partout” peut être accueillie par toute entreprise candidate moyennant un paiement qui se décline sous trois tarifs selon la taille de l’entreprise. Elle comprend une trentaine d’objets “Made in Nord – Pas-de-Calais” ou dans la zone transfrontalière. On y trouve par exemple les baskets de la marque Newfeel du groupe Oxylane, des verres d’Arc International, la table potagère Kiga du Belge Hurbz. Pour 2015 et 2016, dix étapes sont prévues. Parmi les accueillants, Rabot Dutilleul, MEL, le siège de Région, certaines structures de formation.
Si le design est à coup sûr un relais de croissance, difficile cependant de se hasarder dans des estimations de coûts en raison du caractère très variable des projets. Le message cher à Lille Design : le design est accessible à toutes les entreprises. Lille Design se veut une plateforme de développement économique qui met en relation les entreprises avec ses quelque 300 designers partenaires en région et dans la zone transfrontalière.
Encadré
Le design utilisé chez Cuisinix, Mu Visions, INRIA…
Pour Martin Ducroquet de Cuisinix, spécialiste des objets connectés pour la cuisine, le design est un “élément clé” de compétitivité. “C’est parce que nos produits s’adressent au grand public, explique-t-il. Et quand on s’adresse au grand public, il faut que le produit soit simple, ergonomique, fonctionnel. Et ceci vaut pour les applications que nous développons.” Cette PME d’EuraTechnologies, partenaire de Samsung, membre de Lille Design, intègre le design dès la conception de ses packs tablette et des interfaces de ses applications numériques.
Mu Visions, également membre de Lille Design, conçoit des montures de lunettes. “Le design chez nous consiste à utiliser par exemple du matériel écologique, à ajouter des fonctionnalités pour rendre la monture plus confortable, plus légère etc. ” Même l’INRIA a fait appel à Lille Design. L’institut d’informatique s’est fait accompagné par un designer pour rendre modulable et transformable son plateau à EuraTechnologies. Lille Design met en avant une trentaine de structures qui font du design un vecteur de compétitivité.
Céline Savoye, une des responsables de Lille Design devant des verres d'Arc International à l'exposition "Le design s'explique".