Le déploiement des bornes de recharge électrique se poursuit en Hauts-de-France
Les Hauts-de-France comptabilisent 3 229 bornes de recharge, soit un point pour 7,5 véhicules, avec une croissance de 30% des installations. Des chiffres au-dessus de la moyenne nationale.
«Nous sommes en plein dans la théorie de l’offre et de la demande… Pour qu’il y ait des voitures électriques, il faut des bornes de recharge. Plus il y en aura, plus il sera facile de basculer le parc automobile vers l’électrique», note Jean Gravellier, directeur général de Pôlénergie. Cette structure régionale, qui compte une centaine de membres, souhaite «traduire la transition écologique en opportunités économiques pour les entreprises et les territoires». Pour cela, elle contribue, notamment, à l’animation de la filière énergie des Hauts-de-France, et elle articule l’offre et la demande entre les acteurs.
Les Hauts-de-France comptent actuellement 3 229 bornes de recharge (source newsletter Pôlénergie octobre 2020), soit un point pour 7,5 véhicules. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale qui s’établit à 1 borne accessible pour 10,1 voitures. En 2020, la région a connu une croissance de 30% des installations.
Développer le maillage
«En 2019, on dénombrait 5 600 véhicules électriques dans la région ; en 2020, nous étions pratiquement à 16 000. On sent que la notion d’écologie est de plus en plus présente chez les consommateurs. Le succès de l’hybride montre aussi qu’ils ont encore des hésitations à passer au 100 % électrique. L’installation massive de bornes de recharge doit permettre de lever ces freins», observe le directeur de Pôlénergie qui évoque l’intérêt des acteurs locaux pour ce sujet.
«Le département du Nord figure dans le Top 3 français des territoires les mieux fournis», souligne d’ailleurs Jean Gravellier, également relai local de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere), pour qui la multiplicité des interlocuteurs n’est pas un problème. «L’idée du maillage, c’est que tout le monde s’y mette, Enedis travaille avec tous les partenaires pour développer les points de recharge», ajoute-t-il.
Si la question du coût des installations est l’une des premières préoccupations des collectivités, toutes ont bien conscience que le succès de ces nouvelles infrastructures dépend aussi de la cohérence de la politique de répartition des bornes mise en place. «Après l’installation, se pose très vite la question de la conversion des flottes captives. L’électrique est particulièrement adapté aux voitures qui reviennent en fin de journée à leur point de départ et qui peuvent être rechargées la nuit», détaille Jean Gravellier qui mise sur des solutions mixtes entre hybride, électrique, thermique ou encore hydrogène pour les transports lourds.
Des territoires démonstrateurs
En Hauts-de-France, les initiatives autour de l’électrique se multiplient. À Lille par exemple, Partenord Habitat, les Arts & Métiers et EDF travaillent sur un projet expérimental - financé par la Région et l’Ademe - baptisé "Vehicle to grid".
«Lorsque vous chargez votre véhicule sur le compteur de votre maison, il est possible que celle-ci rende de l’électricité à votre habitation ou au réseau. La voiture va servir au gestionnaire de réseau de tampon pour gérer l’offre et la demande en électricité», explique le directeur de Pôlénergie, qui confie également que Total réfléchit actuellement à l’installation de 23 stations sur le réseau autoroutier des Hauts-de-France dans les deux prochaines années.
Des initiatives qui alimentent une émulation collective et donnent envie aux acteurs locaux de s’impliquer dans cette démarche de l’électrique. «C’est l’idée des territoires démonstrateurs ! Aujourd’hui, un territoire est aussi attractif s’il a développé tous les équipements, les infrastructures en lien avec la transition écologique. La borne de recharge électrique fait partie de cela», conclut Jean Gravellier.