Le Département se dote d’un plan de relance de 50 millions d’euros

Le 24 juin, le Conseil départemental de la Somme a adopté un plan de relance de 50 millions d’euros - 30 millions en investissement et 20 millions en fonctionnement- qui doit répondre aux besoins immédiats du territoire mais aussi préparer l’avenir de celui-ci. 

"Les 46 conseillers départementaux se sont réunis du 22 au 24 juin" © Aletheia Press / DLP
"Les 46 conseillers départementaux se sont réunis du 22 au 24 juin" © Aletheia Press / DLP

« La crise sanitaire a agi comme un révélateur des fragilités existantes. Au fur et à mesure des remontées, nous avons bâti un plan d’actions, d’abord estimé à 20, puis 30 et enfin 50 millions d’euros. Nous avons fait le choix de le décliner sur trois axes : une “Somme Solidaire” pour 14 millions d’euros, une “Somme Dynamique” pour 18 millions d’euros et une “Somme Verte et Vertueuse”, également pour 18 millions d’euros », résume Laurent Somon, président du Conseil départemental de la Somme. Qualifié par les oppositions de « plan de rattrapage » après des années de tour de vis budgétaire, Laurent Somon met lui en avant une gestion « responsable et rigoureuse » de la collectivité permettant aujourd’hui cette relance économique. Votées fin juin, les premières mesures devraient être mises en œuvre dès juillet. 

Irriguer le territoire

Souhaitant agir sur tous ses champs de compétence, le Département porte des mesures aussi diverses qu’un “bus pour l’emploi’” pour proposer aux bénéficiaires du RSA des postes disponibles immédiatement près de chez eux, une participation au “Fonds Covid Relance Hauts-de-France” (1,145 million d’euros), une aide aux entrepreneurs en difficulté (deux millions d’euros), un fonds en faveur des acteurs de la culture (300 000 euros), un programme de construction de 80 aires de co-voiturage, dont six cette année (1,2 million d’euros pour les travaux et l’accompagnement) ou encore un plan de développement pour une « administration exemplaire » (cinq millions d’euros)… Toutes ont vocation à irriguer l’économie de proximité à travers des aides directes, mais aussi favoriser le pouvoir d’achat à travers les 13 000 cartes prépayées “Sortir ici en Somme” (1,04 million d’euros). Par ailleurs, le Département a souhaité prolonger sa politique territoriale en apportant une enveloppe de 9 millions d’euros  supplémentaires pour aider les communes et intercommunalités à réaliser leurs projets et relancer ainsi la commande publique. « 80% des aménagements sont réalisés par des entreprises de la Somme ou des Hauts-de-France », pointe Laurent Somon.

Un échelon incontournable

Dépossédée de sa prérogative économique par la Nouvelle organisation territoriale de la république, dite loi NOTRe, la collectivité veut, à travers ce plan de relance inédit dans les Hauts-de-France, s’imposer comme un interlocuteur de premier plan auprès de L’État. « Je crois que les départements se sont offerts un beau cadeau pour leur 230è anniversaire : ils ont démontré qu’ils étaient des acteurs de proximité incontournables qui ont su répondre présents lors de cette crise sanitaire », souligne-t-il. S’il n’imagine pas un détricotage de la loi NOTRe, Laurent Somon y voit l’opportunité de préciser certains points. « Le tourisme, la culture, le sport ou le médico-social sont des compétences partagées avec d’autres acteurs, mais nous ne savons pas jusqu’où va le pouvoir d’actions de chacun », note-t-il. Pour s’assurer de la légalité des mesures du plan de relance, un travail en amont a d’ailleurs été réalisé avec les services de la Préfecture.