Le Département du Nord et l’Etat s’engagent pour l’emploi

Dans le bassin minier, les chefs d’entreprise sont tous confrontés au manque de main-d’œuvre. «Il y a des postes, mais pas de candidats. La semaine dernière, j’ai été contraint de fermer mon usine de Douai durant quelques jours car l’un de mes fournisseurs ne pouvait pas me livrer, et cela pourquoi ? Parce qu’il lui manque de la main-d’oeuvre !», a raconté Christiano Biondo, directeur général de Renault Electricity. Une intervention qui a donné le ton, ce 22 septembre, à la rencontre initiée au cœur de l’usine douaisienne Renault par les services de l’Etat pour présenter le contrat initiative emploi Douaisis-Valenciennois.

Et dans les années à venir, il y aura de plus en plus de postes vacants aux alentours de Douai et Valenciennes. «Avec notre projet de devenir le leader de la voiture électrique dans les Hauts-de-France, nous allons devoir embaucher 700 personnes supplémentaires en CDI», a poursuivi Christiano Biondo. De plus, il y aura aussi l’arrivée de l’usine de batteries Envision, avec 1 000 emplois à la clé. Et le préfet de la région Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, d'enfoncer le clou : «N’oublions pas la génération des baby-boomers, les 46-66 qui vont partir à la retraite et qu’il faudra remplacer...»

Des contrats pour remettre les allocataires du RSA à l’emploi

Christian Poiret, président du département du Nord, et ses équipes ont longuement réfléchi à cette problématique et ont trouvé une solution qui pourrait satisfaire les chefs d’entreprise sans grever les caisses du Département. «Dans le Nord, il y a 93 000 allocataires du RSA. Dans ces 93 000, il y a des personnes qui ne se remettront jamais au travail. Mais parmi eux, il y en a aussi - 30% environ - qui ne sont pas si éloignés de l’emploi. Ce sont eux que nous devons aller chercher pour satisfaire les besoins en main-d’œuvre», a-t-il expliqué.

Pour motiver les entreprises à aller dans ce sens, le Département du Nord, accompagné de l’Etat, a lancé un contrat initiative emploi Douaisis-Valenciennois (CIE). Ce contrat peut être octroyé à tout allocataire du RSA de 26 ans et plus, vivant dans le bassin minier. «C’est une aubaine pour vous en tant qu’entrepreneurs, car, durant neuf mois, vous recevrez une aide à l’embauche de 47% de prise en charge du Smic brut, sur une durée hebdomadaire de 25 à 35 heures», a affirmé Doriane Bécue, première vice-présidente du Département du Nord en charge de retour à l’emploi. Concrètement, une société qui embauche en contrat CIE un salarié, qui touchait anciennement le RSA, payera durant neuf mois 889,84 euros sur les 1 678,95 euros de son salaire brut, le reste étant pris en charge par le Département et l’Etat.

Les premiers CIE déjà signés

Georges-François Leclerc a tenu à préciser que «ce n’est pas un nettoyage statistique, mais une véritable démarche». Laquelle a déjà porté ses fruits. Ainsi, l’enseigne Burger King, qui ouvre prochainement deux franchises dans le bassin minier, va embaucher 50 CIE : «28 personnes en contrat CIE Douaisis-Valenciennois ont déjà été recrutées. Nous espérons que de nombreuses autres entreprises suivront cette voie», a conclu Doriane Bécue.