Le Cros Picardie veut changer le modèle économique des associations sportives
Le Cros Picardie et son président Claude Fauquet ont lancé un incubateur d’entreprises dans la Somme, avant l’Aisne et l’Oise, ainsi qu’une plate-forme de mise en relation entre le monde de l’entreprise et les associations sportives.
Le mouvement sportif doit commencer à réfléchir à d’autres modes de financement de son organisation, et ne plus compter uniquement sur les subventions publiques. » L’analyse est signée Claude Fauquet le président du Comité régional olympique et sportif (Cros) de Picardie. Face à la baisse continue des subventions des collectivités locales, et face aux entreprises réticentes à devenir le sponsor d’une association sportive, le Cros Picardie veut offrir un nouveau modèle économique en monnayant les compétences des acteurs du monde du sport.
Un projet déjà en marche
« L’idée est d’installer un incubateur d’entreprises par département avec des spécificités. Le domaine d’intervention de Créatis à SaintQuentin, c’est tout ce qui est robotique et cloud. La machinerie, à Amiens, est plus orientée Économie sociale et solidaire. Dans l’Oise, là où l’on est au niveau zéro, cela serait tout ce qui est biomécanique avec Compiègne et l’Université de technologie (UTC), mais il y aussi Noyon qui s’est montré intéressée », détaille celui qui est président depuis 2008. Le Cros a déjà mis à exécution son projet avec le premier incubateur du sport picard lancé à la fin de l’année 2015 à La Machinerie à Amiens. Cette structure d’appui à la création d’entreprises avec pour objectif de transformer une idée innovante en entreprise performante y accueille déjà deux jeunes start-ups. L’une travaille sur les bâtons pour les aficionados du twirling bâton tandis que la seconde est spécialisée sur la fabrication des balles pour le jeu de la longue paume.
Un échange de bon procédé
Derrière ce projet, se cache une volonté simple : bénéficier de la richesse créée par ces possibles futures pépites. « Si demain on accueille une jeune start-up et qu’elle devenait BlaBlaCar par exemple, il serait bête de passer à côté d’un partenariat », espère Claude Fauquet. Pour accompagner au mieux ces entreprises en devenir, le Cros souhaite mobiliser les entreprises locales. « Chaque fois que l’on va créer un incubateur quelque part, on va créer à côté un club des entreprises. Il aura un bureau à côté des jeunes entrepreneurs. Ils seront un support qui va faire gagner un temps énorme à ces jeunes », explique Claude Fauquet. Dans la Somme, il sera lancé le 15 septembre à Abbeville. Dans l’Aisne, il existe déjà. Seul l’Oise manque pour le moment à l’appel. En contrepartie de cette possible manne financière future, le Cros souhaite rendre accessible aux entreprises les compétences du monde du sport. C’est ce qu’elle tente de faire via la plate-forme picardie.sportentreprise.fr et ses thématiques comme le management, la santé, le handicap ou encore le coaching, représentant ainsi une source de revenues nouvelles pour les associations sportives. « Malheureusement, le secteur sportif associatif ne semble pas avoir pris la mesure de ces enjeux », conclut Claude Fauquet.
Alexandre BARLOT