Le credo de Lamour : innovation, investissement et communication !
La crise est propice à la réflexion et au renforcement de l’outil de production. Le briquetier Lamour s’active, investit et innove, engrangeant les dividendes médiatiques de sa fourniture de terre battue à Roland-Garros…
Comme beaucoup de professionnels du BTP, cette briqueterie anticipe la reprise. Depuis le rachat en 2009 de l’entreprise créée par les Lamour en 1929, Frédéric Vandeneeckhoutte n’a cessé d’améliorer les installations et de diversifier la production, se préparant à un redémarrage de l’activité qui a chuté de 30 %. Il a aussi élargi le marché. Ce docteur en process industriel, qui a roulé sa bosse dans plusieurs briqueteries du Nord, s’appuie sur quelques investisseurs pour racheter Lamour, sentant que l’arrivée de la RT 2012 allait changer la profession. Et il a raison !
Ne pas hésiter ! L’entreprise est centrale, facile d’accès, compte 25 collaborateurs expérimentés, 6 hectares d’excellent argile. La concession est renouvelée jusqu’en 2029, le marché est à taille humaine et le produit (trois marques), solide et demandé par le particulier. Les fours sont là, opérationnels, Frédéric Vandeneeckhoutte n’hésite pas et reprend !
Il apporte immédiatement des nouveautés. D’abord répondre à la nouvelle demande. Des briques teintées, il passe de trois à cinq couleurs avec toutes les variantes, travaille la taille et la forme, produit de la brique de parement, de la tuilette, bref tous les produits de façade, et dépose des brevets. De plus il ne faut perdre aucun temps sur les chantiers naissants à observer de près. Il investit dans la rénovation des cheminées et des fours qui permettent la cuisson à l’ancienne. Il va acheter un séchoir supplémentaire en 2015 et réduire les stocks. Et il embauche un contremaître, un responsable maintenance et deux commerciaux, dont un pour l’international.
De nouveaux marchés. Car le marché français ne suffit plus. Perte d’un tiers de l’activité malgré un chiffre d’affaires qui a progressé de 300 000 €, panne de la rénovation en logement minier alors qu’il a créé une société pour cela (Brique ISO), il doit rester à l’écoute d’une éventuelle reprise et cette fois sur tous les marchés. Car la qualité de ses produits lui a ouvert les chantiers des Monuments historiques et de grands ensembles à réaliser. Il s’est aussi, en tant qu’universitaire de formation, ouvert les portes de l’université du Hainaut pour la R&D dans l’isolation thermique où Lamour est groupe porteur. L’étranger, le Benelux et l’Allemagne, est stable, en brique foncée surtout (variations de marché de 5 %) et surtout plus cohérent (30 % de l’activité).
Finalement, malgré cette crise, Frédéric Vendeneeckhoutte a réussi à stabiliser l’entreprise et lui à offrir pas mal d’oxygène en allant sur des nouveaux marchés. Sur quoi d’autre agir maintenant ? “Sur la communication, sourit-il. J’ai refait l’informatique et le site internet se termine, mais il faut absolument communiquer sur notre savoir -faire.”
La carte de visite Lamour s’enrichit d’une ligne : fournisseur de Roland-Garros en terre battue (600 tonnes l’an). “J’ai démarré aux Briqueteries du Nord cette communication, explique-t-il, grâce à ma connaissance du milieu du tennis pro. Cela ouvre les portes de nouveaux réseaux à Lamour et le feed-back remonte ! Je vais me rapprocher du Louvre-Lens et des réseaux sociaux pour une partie du process.”.