Le corps d'un garçon de 12 ans retrouvé dans le Gard, 8e victime des intempéries

Cinq jours après les intempéries qui ont frappé le sud-est de la France, le corps du dernier disparu, un garçon de 12 ans emporté par une rivière en crue dans le Gard, a été retrouvé vendredi, portant à...

Des sauveteurs en bateau sur le Gardon pour rechercher des personnes disparues, le 10 mars 2024 à Russan, dans le Gard © CLEMENT MAHOUDEAU
Des sauveteurs en bateau sur le Gardon pour rechercher des personnes disparues, le 10 mars 2024 à Russan, dans le Gard © CLEMENT MAHOUDEAU

Cinq jours après les intempéries qui ont frappé le sud-est de la France, le corps du dernier disparu, un garçon de 12 ans emporté par une rivière en crue dans le Gard, a été retrouvé vendredi, portant à huit morts le bilan de ce violent épisode.

Cette vague de pluie intense du weekend dernier, accompagnée de vents violents liés à la tempête Monica, aura donc fait huit morts côté français: six dans le Gard, emportés en tentant de traverser des rivières en crue en voiture, un dans l'Hérault et un en Ardèche. Plus aucune personne n'est encore officiellement portée disparue.

En Espagne, trois personnes ont également été emportées par des vagues dans l'archipel des Canaries.

"Le corps du dernier enfant disparu, âgé de 12 ans et demi, a été découvert en fin de matinée par les militaires du groupement de gendarmerie du Gard", a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

Les deux enfants, ainsi que leur père, avaient été emportés samedi soir vers 23H30 par les eaux du Gardon, après que la famille a tenté de traverser en voiture un pont submersible à Dions, un village de 500 habitants au nord de Nîmes. Seule la mère de famille, âgée de 40 ans, avait pu être hélitreuillée, dans des conditions météo décrites comme "dantesques" par les pompiers.

Le corps du père avait été retrouvé lundi et celui de la fillette mardi.

Jeudi, le parquet de Privas avait indiqué de son côté que le corps repêché en Ardèche mercredi était bien celui d'un septuagénaire porté disparu à Saint-Martin-de-Valamas. 

L'homme avait été vu pour la dernière fois samedi, alors qu'il partait contrôler une microcentrale électrique dont il était responsable. Son corps avait été repéré mardi par des chasseurs et des proches.

Dans le Gard, les recherches avaient repris vendredi matin, pour le sixième jour consécutif, pour retrouver l'enfant disparu (dont l'âge avait initialement été donné comme étant 13 ans), avec d'importants moyens mis en oeuvre.

Quelque 150 personnes (une quinzaine de gendarmes pédestres et plongeurs, une dizaine de forestiers du conseil départemental et plus de 120 sapeurs-pompiers) étaient à pied d'oeuvre dès le début de la journée, selon les pompiers.

Seize équipes cynophiles étaient notamment engagées, du Gard mais aussi venues en renfort du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, de la Haute-Garonne et du Gers. Les sauveteurs, qui sont repassés sur des zones libérées par la décrue, ont également fait usage de trois drones et de matériels de déblayage tels que des pelleteuses, selon la même source.

Drame de l'inconscience

Les autres victimes dans le Gard sont un ressortissant belge, installé de longue date dans le département, et deux femmes, emportées ensemble dans la même voiture.

En visite sur place jeudi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait adressé, au nom du président de la République et du Premier ministre, un "message de compassion pour les familles directement touchées".

"C'est un drame de l'inconscience", avait estimé en présence du ministre le maire de Dions, Gérard Théotime: "On pensait raisonnablement que personne n'emprunterait le pont, mais 25 voitures l'ont quand même fait samedi soir entre 22H00 et 23H00", l'heure à laquelle les panneaux avaient été posés par les services du conseil départemental du Gard pour indiquer que la chaussée était inondée et le passage interdit.

L'élu a dénoncé une "tradition de franchissement de la rivière", y compris chez les habitants du village, "malgré la barrière, malgré les précédentes crues de 2002 ou 2014".

Christophe Béchu, tout en promettant de tirer les leçons de ces drames, n'avait pas remis en cause le bien-fondé des ponts submersibles, présents sur le territoire depuis "des générations" et qui permettent d'éviter que des barrages se forment lors des crues. 

Mais "il y a manifestement un vrai sujet autour de la culture du risque", avait concédé le ministre, évoquant ces "témoignages de maires qui disent que parfois ils ont posé des barrières qui ont été défoncées".

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