Le Conseil général est sur la voie
Flexibilité et productivité accrues, limitation des risques psychosociaux, attractivité et fidélisation des employés, gain de temps et économies d’espaces... Ce sont quelques-uns des avantages qu’offrirait le télétravail ! Soit un véritable atout pour les entreprises comme pour les salariés, qui sont aujourd’hui 12 % à être concernés dans l’Hexagone. Mais il reste encore trop méconnu. En Meurtheet- Moselle, le Conseil général, dans le cadre de la réalisation du réseau internet haut-débit «Proximit-e», et le Capemm ont lancé une étude sur le télétravail afin de mieux connaître l’impact de cette pratique.
Travailler depuis chez soi, un rêve qui est en train de devenir une réalité avec le récent développement du télétravail. Longtemps ignoré, il est aujourd’hui pratiqué par 12 % des salariés français. Longtemps décriée pour son retard en la matière, la France se laisse enfin séduire. Sous l’impulsion des technologies de l’information et de la communication, tous les actifs de tous les secteurs sont aujourd’hui en capacité de travailler depuis n’importe quel lieu à distance du bureau. Cette réalité et ce potentiel n’ont pas échappée au Conseil général de Meurthe-et-Moselle qui dans le cadre de la mise en place de son réseau internet haut-débit «Proximit-e» a lancé avec son agence de développement économique, le Capemm, une étude sur le territoire dont les résultats ont été révélés le 27 février dernier. Sept cents décideurs privés et publics directement ou intuitivement concernés ont été interrogés sur cette pratique, qui apparaît comme un outil déterminant de développement du territoire.
Un virage à prendre
Premier constat, seule 10 % des organisations affirment avoir une idée précise des modalités et de la mise en oeuvre du télétravail. Mais paradoxalement, une sur cinq déclarent avoir des salariés qui le pratique régulièrement. Car dans les faits : développement de technologies mobiles, de plus en plus performantes, oblige ! Nombreux sont les salariés sur la voie du nomadisme, une forme de télétravail. Ainsi bon nombres d’employés travaillent aujourd’hui de manière régulière, mais non encadrée en dehors du bureau. Le télétravail est désormais défini par le Code du travail comme «toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux, de façon régulière et volontaire, en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci». De plus une loi encadre désormais le télétravail dans le secteur privé, depuis le 22 mars 2012, la loi Warsmann précise les droits et obligations des télétravailleurs, et de leurs employeurs. Pour le secteur public, une loi similaire a été adoptée à l’unanimité le 8 février 2012. Le manque d’information et d’accompagnement peuvent être les principales difficultés à sa mise en pratique. Mais pas seulement comme le souligne Pascal Rassat, un des intervenants, consultant spécialisé en télétravail, «un blocage culturel demeure en France, les chefs d’entreprises imaginent, encore trop souvent, le salarié pratiquant le télétravail devant son poste de télévision. Les plus réfractaires sont les managers directs qui ont peur de perdre le contrôle.» Pourtant les avantages pour les salariés, réduction du temps de transport, économies financières qui en découlent, amélioration de la qualité de vie, comme pour les entreprises, flexibilité, productivité et motivation accrue, gain d’espace et de temps, sont nombreux. Les attentes sont fortes, en particulier dans les zones urbaines où le besoin de limiter les transports et de revoir l’équilibre «vie privée et vie professionnelle» est immense. Sans compter son impact positif sur les émission de gaz à effet de serre, 1 348 kg par an et par salarié. «Exercé 2 à 3 jours par semaine et dans des lieux-tiers équipés, le télétravail peut-être un excellent outil de développement économique pour un territoire, en désengorgeant les centres-villes tout en redynamisant les zones rurales», indique Pascal Rassat. Conscient des enjeux, le Conseil général de Meurthe-et-Moselle, s’apprête à ouvrir prochainement le premier télécentre du département à Villers-lès-Nancy, histoire d’amorcer le virage du travail 2.0.