Le Congrès américain parle fraude à l'argent public, Musk poursuit son offensive

La sous-commission parlementaire DOGE, mise en place au Congrès américain comme complément à l'initiative du même nom d'Elon Musk, a tenu mercredi sa première audition publique visant à "débusquer" la fraude aux fonds fédéraux, dans la...

Marjorie Taylor-Greene, présidente de la sous-commission parlementaire DOGE, lors d'une audition publique au Capitole à Washington, le 12 février 2025 © Alex Wroblewski
Marjorie Taylor-Greene, présidente de la sous-commission parlementaire DOGE, lors d'une audition publique au Capitole à Washington, le 12 février 2025 © Alex Wroblewski

La sous-commission parlementaire DOGE, mise en place au Congrès américain comme complément à l'initiative du même nom d'Elon Musk, a tenu mercredi sa première audition publique visant à "débusquer" la fraude aux fonds fédéraux, dans la droite ligne de l'offensive en cours du multimilliardaire.

"Cette commission se focalisera sur la façon d'apporter une transparence totale sur le gaspillage, la fraude et les abus au sein de l'Etat fédéral", a lancé l'élue trumpiste Marjorie Taylor Greene, présidente de cette sous-commission, dénonçant la dette "ahurissante" des Etats-Unis.

Le panel d'élus a écouté notamment le témoignage de Stewart Whitson, responsable au sein du cercle de réflexion conservateur FGA.

Cet ancien agent du FBI a exhorté la "commission à l'efficacité gouvernementale" (DOGE) d'Elon Musk, ainsi que la sous-commission parlementaire, à "cibler" désormais Medicaid, le programme fédéral d'assurance santé pour les Américains les plus démunis.

"Alors qu'il avait initialement pour objectif d'être un programme pour les véritables nécessiteux, Medicaid a gonflé jusqu'à devenir un programme d'aide sociale massif pour des millions d'adultes en pleine capacité appâtés dans le piège de la dépendance à l'Etat", a-t-il accusé.

Il a également défendu les efforts d'Elon Musk, qui depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, s'est attaché à démanteler plusieurs agences gouvernementales, les accusant de fraude et de gestion dispendieuse.

"Plutôt que d'applaudir le travail de DOGE, la gauche a lancé une campagne coordonnée pour tenter de diaboliser M. Musk", a accusé Stewart Whitson.

Réseaux de fraudes

L'homme le plus riche du monde s'est notamment attaqué à l'Agence américaine pour le développement international (USAID), appelant -comme le président Donald Trump- à sa suppression.

Elon Musk a encore dénoncé mercredi sur son réseau social X l'existence, selon lui, de "réseaux de fraudes aux prestations fédérales qui arnaquent le contribuable américain pour envoyer cet argent à l'étranger".

Si certains démocrates étaient initialement ouverts à l'idée d'identifier les gaspillages budgétaires, ils dénoncent aujourd'hui la brutalité d'Elon Musk et les conséquences désastreuses aux Etats-Unis et à travers le monde du démantèlement forcé d'agences comme USAID.

"Nous savons qu'il mène un coup de force avec la bénédiction et les encouragements de Donald Trump", a déclaré l'élu démocrate Robert Garcia lors de l'audition de la sous-commission, accusant le patron de SpaceX et de Tesla de "conflits d'intérêt" à hauteur de plusieurs milliards de dollars.

L'opposition s'insurge contre le fait qu'Elon Musk avance sans mandat électoral, sans portefeuille gouvernemental et qu'il ne semble rendre des comptes qu'au président, alors que le Congrès dispose constitutionnellement des pouvoirs budgétaires.

La contestation des décisions de Donald Trump et d'Elon Musk s'est jusqu'ici jouée principalement devant les tribunaux, qui ont déjà suspendu plusieurs décrets ou actes.

Un tribunal fédéral de Boston a ainsi maintenu mardi la suspension d'une mesure de l'administration Trump visant à geler le déboursement de nombreuses aides fédérales.

La Maison Blanche a accusé mercredi ces juges bloquant des décisions de l'exécutif de faire preuve d'"abus de pouvoir" et de "contrecarrer la volonté du peuple".

"Nous nous conformerons à la loi dans les tribunaux", a assuré la porte-parole, avant d'affirmer que la Maison Blanche continuerait "de poursuivre chaque recours légal pour annuler au bout du compte ces injonctions extrémistes".

Donald Trump avait déjà dénoncé la veille des "juges très politisés".

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