Le commerce dans tous ses états
La chambre de commerce et d’industrie de l’Oise a organisé les premières Assises du commerce le 30 mai à Beauvais. Près de 200 commerçants et élus y ont participé pour sauver l’avenir du commerce et l’économie locale… face à Internet.
Proximité et numérique : colonnes du commerce de demain ?” : tel était le thème des premières Assises du commerce organisées par la CCI de l’Oise… Un vaste sujet qui est au cœur de toutes les réflexions. La nouvelle donne sociétale, avec l’apparition du numérique, le contexte économique difficile et le développement des commerces en périphérie, fait douter les commerçants sur l’avenir des centres-villes et leur dynamisation. « La CCI a trouvé primordial d’organiser une rencontre sur les problématiques que rencontrent les commerçants au quotidien, car c’est aussi notre rôle de les aider dans le développement économique », a précisé à cet égard Philippe Enjolras, président de la CCI Oise. Avec 21 000 entreprises issues de l’industrie, du commerce et des services, lesquelles représentent au total environ 130 260 emplois, la CCI multiplie les actions. Ces Assises ont donc tenté de répondre à plusieurs questions : quelles sont les nouvelles dynamiques du commerce ? comment dynamiser les centres-villes et
centres-bourgs ? Des questions claires, mais des réponses toujours difficiles à apporter.
Un avenir rassurant ? Lors de la table ronde, Caroline Cayeux, sénatrice-maire de Beauvais, a présenté une de ses solutions pour remédier aux problèmes : « Nous avons pris la décision d’implanter un centre commercial au Jeude-Paume, après 24 mois de réhabilitation, au cœur de la ville, pour créer un dynamisme local avec Hammerson. » D’autres élus se posent des questions : « Comment éviter la vacance des locaux ? Comment contrer le e-commerce et les grandes surfaces ? » Pour tenter de rassurer les professionnels, une conférence a été donnée par Pascal Madry, directeur national des villes et des centres-villes. Pour lui, la part de marché du e-commerce se stabilisera à 15%, moins que prévu initialement. Du
côté des chiffres, la réalité est frappante : en moyenne, le commerce de détail se fait à 17% dans les centres-villes contre 70% en périphérie et 13% dans les quartiers. Un autre paramètre rentre en compte, et non des moindres, dans la crise du commerce : le prix des loyers en constante augmentation (10% d’augmentation par an depuis 2000). Et puis le même problème depuis dix ans subsiste : « Les territoires autorisent la construction de trop de surfaces commerciales par rapport à la demande. En France, depuis l’année 2000, la consommation a augmenté de 15% alors que les surfaces commerciales est de 35% », note l’expert. Pour Pascal Madry, le contexte est difficile mais pas insurmontable : « Il faut renforcer l’attraction et limiter l’évasion. […] L’ambition territoriale ne détermine pas les besoins et les besoins déterminent l’ambition. Il faut se poser les bonnes questions. »