Le Clunisois entend devenir un territoire zéro chômage
La communauté de communes du Clunisois veut devenir un Territoire zéro chômeurs longue durée. La collectivité espère obtenir le label associé qui lui permettra de créer une entreprise à but d’emploi.
Près de 950 personnes sont inscrites au Pôle Emploi du Clunisois, un territoire de 14 000 habitants. Parmi elles, plus de 400 relèvent du chômage longue durée, soit plus d’un an d’inscription à Pôle Emploi, dont la moitié s’avère en recherche depuis plus de deux ans. « Un territoire rural avec peu d’entreprises et des contrats courts ou à temps partiel, un éloignement des grandes villes sans un service de transport adapté, une population âgée qui peine à trouver un emploi, autant de facteurs qui expliquent ce constat » détaille Boris Chevroz, coordinateur au pôle économie et service au public de la communauté de communes du Clunisois, et pilote du projet territoire zéro chômeurs longue durée.
La collectivité a engagé, depuis trente ans, des actions en faveur de l’emploi : mission locale, chantiers d’insertion, plan local pluriannuel pour l’insertion et l’emploi…. En 2016, avec l’appel à candidature des territoires zéro chômage, la collectivité s’est portée volontaire pour une expérimentation. Mais encore trop peu avancée dans sa démarche, n’a pas été retenue.
Persister pour l’emploi
Cependant, la collectivité a poursuivi son travail en identifiant les compétences et aspirations des demandeurs d’emploi ainsi que les activités en manque de mains d’œuvre. Le projet de labellisation lancé par l’Etat en 2020, pour une durée de trois ans, et destiné à 50 nouveaux territoires, pourrait ainsi être une nouvelle opportunité.
« Nous avons pensé le modèle d’entreprise à but d’emploi que nous pourrions créer grâce au label et l’aide de l’Etat afin de garantir un accès à l’emploi pour toutes les personnes en recherche d’emploi depuis plus d’un an. » L’entreprise à but d’emploi embauchera la personne, définira, avec elle, les missions qu’elle peut remplir en fonction de ses compétences avant de les mettre en adéquation avec un besoin local. « Nous partons de trois présupposés : la personne inemployable, le travail ne manque pas et l’argent non plus, puisque le chômage coûte 36 milliards d’euros par an à l’Etat. »
Des pistes de convergences
La communauté de communes espère obtenir le soutien du Conseil départemental dans sa démarche afin de déposer son dossier en cette fin d’année. La collectivité pourrait alors obtenir son label au printemps pour débuter son activité avant l’été et recruter son premier salarié.
Une enquête a déjà permis d’identifier six secteurs d’activité où les besoins du territoire et les compétences des demandeurs d’emploi convergent : l’agriculture/alimentation, la logistique/les transports, la gestion/communication, le bâtiment/patrimoine, l’aide à la personne et la forêt/paysage. « Les activités ne devront pas entrer en concurrence avec le secteur privé, à moins que ce dernier ne puisse couvrir le territoire. L’activité peut aussi s’adresser à un public non solvable ou ne pas être rentable et si elle le devient, il faut encourager la prise d’autonomie des salariés pour sortir de l’entreprise à but d’emploi. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert