Le Club de force Chalonnais : première salle de strong en France
Depuis le 1er janvier 2023 une salle de sport unique en son genre a ouvert à Chalon-sur-Saône. Dans ce lieu dédié à la pratique du strong, ou « Hommes fort » en français, Mathieu Beauvois et Marine Servant souhaitent faire connaître cette discipline atypique et développer sa pratique.
Originaires de Bordeaux et de Lyon, Mathieu Beauvois et Marine Servant se sont rencontrés lors d’une compétition de strongman en 2021. Désormais installés ensemble à Chalon-sur-Saône, ils partagent une véritable passion pour ce sport encore méconnu en France. En novembre dernier, ils ont ainsi eu l’occasion de participer tous les deux, aux championnats du monde qui se déroulaient à Daytona Beach aux Etats-Unis : « Marine est la première française à y avoir participé et elle a terminé 28ème sur une quarantaine d’athlètes » s’enthousiasme Mathieu Beauvois. C’est d’ailleurs en rentrant de cette compétition que le couple s’est décidé à ouvrir sa propre salle afin de contribuer au développement de la discipline.
Un sport aux origines multiples…
Popularisé dans les pays anglo-saxons, le strongman puise ses origines dans différentes cultures et pratiques. D’abord dans l’Antiquité, avec les jeux du cirque dans lesquels on retrouvait les démonstrations de force mais aussi dans la culture scandinave, où lors du passage à l’âge adulte, les jeunes hommes et jeunes femmes devaient soulever la pierre du village. « L’épreuve des boules d’Atlas, où l’on doit porter des boules de béton pesant entre 30 et 300 kg nous vient directement de l’Antiquité. Dans les cirques au 18ème siècle, se produisaient aussi des hercules forains, capables de soulever des charges très lourdes. », raconte Mathieu Beauvois.
En France, le strongman est encore un sport de niche. Mais bien que la Fédération Française des Hommes Forts ne compte pour l’instant qu’une centaine d’adhérents, le nombre de participants au championnat national a explosé ces dernières années, signe que le sport se développe.
…ludique et accessible à tous
« Les compétitions sont désormais médiatisées et retransmises sur certaines chaînes. Je pense aussi que le côté atypique de la discipline et la recherche du dépassement de soi attirent les gens. Dans ce sport, on est surtout confronté à soi-même et à ses propres limites » analyse-t-il. Dans leur club, la moitié de la salle ressemble à une salle de sport classique, avec toutes les machines traditionnelles pour se muscler et de l’autre côté, on retrouve le matériel propre au strong : sacs de sable, boules de béton, mais aussi pneus de tracteur. Ouverte il y a moins d’un mois, l’association compte pour l’instant une dizaine d’adhérents avec des profils et des objectifs variés.
« Avec cette salle, nous souhaitons aussi faire passer l’idée que le strong est accessible à tous. Ce sport ludique est ni dangereux, ni traumatisant lorsqu’on le pratique de manière encadrée avec des charges adaptées. Assure Mathieu Beauvois avant d’ajouter. Au contraire, cela aide à être plus fort et peut servir dans la vie de tous les jours pour porter des courses ou déplacer un meuble sans se faire mal. » Avec l’ouverture de ce lieu, les deux athlètes espèrent ainsi faire connaître leur sport en local, mais aussi au niveau national avec l’organisation de compétitions « loisirs » ouvertes à tous dans toute la France.
Pour Aletheia Press, Sophie Brignoli