Le Centre historique minier rêve de nouveaux visiteurs

En septembre, France 2 et Stéphane Bern proposeront aux téléspectateurs de voter pour leur «Monument préféré». Le Centre historique minier sera-t-il parmi les sites retenus dans cette finale ? Mais, au fait, où en est la "mine images" de Lewarde ?

Une fréquentation stable mais à dynamiser, via la communication et de nouveaux partenariats.
Une fréquentation stable mais à dynamiser, via la communication et de nouveaux partenariats.

 

D.R.

Une fréquentation stable mais à dynamiser, via la communication et de nouveaux partenariats.

L’ex-fosse Delloye devient en 1982 le Centre historique minier de Lewarde (8 km de Douai). Avec 3 millions de visiteurs − 160 000 par an −, le CHM attendait beaucoup de la reconnaissance du patrimoine minier Nord-Pas-de-Calais par l’Unesco en 2012. Finalement, elle pèse moins dans l’évolution du site que le Louvre-Lens, vrai moteur de développement.

 

Une fréquentation homogène. En pleine crise, comment le CHM fait-il pour fonctionner ? Les effets Unesco sont faibles : en 2012 + 1% de fréquentation, en 2013 + 5%. En 2012, le CHM fêtait ses 30 ans, il était classé depuis 2009. Bref, il affichait une belle notoriété d’autant que son propriétaire, le Conseil régional, était son principal soutien. Le budget 2013 de 4,5 M€ s’appuie sur lui qui, sur 1,9 M€ de subventions, est redevable d’1,7. Suivent la CA du Douaisis (125 000 €), Cœur d’Ostrevent (65 000) et la DRAC (20 000). Mais, hors de ces 45% de subventions, le CHM dégage 55% de fonds propres. C’est donc une «machine économique» en puissance autant qu’un très bel équipement culturel. L’effet Unesco ne modifie la donne que la première année alors que le CHM a fortement porté le dossier. La fréquentation augmente lentement (+ 10 000 par an) et reste homogène : 50% de Nordistes, le reste hétéroclite, avec 5 à 10% d’étrangers, mais européens et surtout de pays miniers.

 

Investissements et partenariats. A l’heure où la réforme Valls va accorder aux Régions une place dominante économiquement, mais aussi en période de désarroi social, politique et économique, quels projets de développement peut encore échafauder le CHM ?

Plusieurs… La communication dans des bassins de visiteurs potentiels donc étrangers : la fréquentation est stable, fidèle même, mais il y faudrait du sang neuf, d’abord européen au sens large. Exigence de moyens certes, mais ne serait-ce pas là un investissement particulièrement rentable ? Dès le départ impliqué dans l’aventure Louvre-Lens, le CHM l’accompagne dans les salons et Eductour. Avec les visites croissantes de journalistes étrangers, on voit un frémissement de nouveaux visiteurs à Lens et à Lewarde.

Le tourisme du souvenir produit aussi des effets chez les Anglais et les Néerlandais. Mais le CHM n’est souvent que mentionné dans les circuits alors qu’un «Pass» avec Helfaut, Péronne, Ypres et deux autres sites le met en scène.

Dans la recherche de partenariats il y a du grain à moudre. Un premier projet permettrait d’accéder à un niveau supérieur de subventions européennes, en créant un réseau de six musées de la mine − un par pays −, qui bâtirait des projets croisés subventionnés. La Pologne y travaille. Puis la mise en place d’une démarche mécénat. Des contacts sont en cours avec, notamment, le Médef, une grande exposition aura lieu en 2015 sur un thème mobilisateur pour l’entreprise, les énergies. Et le CHM reste un lieu de séminaires très fréquenté par les congressistes entrepreneuriaux, voilà un lien bien opportun pour s’ouvrir à l’entreprise et, qui sait, créer des synergies. 

 

Contact : ksprimont@chm-lewarde.com