Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Pas-de-Calais : une capacité d’adaptation constante
La nouvelle gouvernance du Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Pas-de-Calais (CdG62) a été installée le 18 mars. Pour découvrir cette organisation discrète, mais utile et performante, nous avons rencontré son nouveau président, Joël Duquenoy, en présence d’Anne-Sophie Budynek, responsable du service communication, accueil et qualité de service, et Sabine Milville, assistante du président.
La Gazette Nord-Pas-de-Calais : Qu’est-ce qu'un centre de gestion ?
Joël Duquenoy : Les centres de gestion de la fonction publique territoriale sont des établissements publics à caractère administratif institués dans chaque département, investis de missions d’accompagnement des collectivités territoriales et établissements publics dans leur rôle d’employeur. Ils interviennent ainsi principalement en matière de gestion RH, mais peuvent aussi proposer des services pour favoriser le développement territorial.
Les centres de gestion visent à favoriser une application uniforme du statut de la fonction publique territoriale (FPT) et sont chargés de certaines missions en matière de recrutement et de gestion du personnel territorial.
Ils tiennent leurs compétences obligatoires et leurs missions optionnelles de la loi du 26 janvier 1984. C'est un décret du 26 juin 1985 qui comporte l'ensemble des mesures d'application de la loi relative aux centres de gestion.
Quelles sont les missions obligatoires ?
Les missions obligatoires se déclinent succinctement comme suit : gestion des carrières (par arrondissement), conseil de discipline, instances médicales, CNRACL (assistance à la fiabilisation des comptes de droits en matière de retraite), bourse de l’emploi (publicité des créations et vacances de postes, recherche d’emploi après disponibilité, fonctionnaires momentanément privés d'emploi, accompagnement recrutement/mobilité), reclassement, concours, statistiques, conseil juridique statutaire, droits syndicaux, collège des référents déontologues.
Les collectivités et les établissements publics de moins de 350 agents adhèrent obligatoirement à ces missions. Ces missions sont reprises pour partie dans un socle commun de compétences, avec adhésion possible pour les collectivités et établissements publics non affiliés (plus de 350 agents).
Il y a des missions complémentaires ?
Ce sont des missions facultatives qui s’adressent aux collectivités et établissements affiliés ou adhérents. Les domaines concernés sont la médecine professionnelle et préventive, l'assistance et le conseil en prévention, le handicap, le partenariat CNRACL, la médiation préalable obligatoire, le remplacement, le conseil en organisation, l'assistance au recrutement, l'assurance des risques statutaires, la protection sociale complémentaire (santé et prévoyance), la plateforme marchés publics, le délégué à la protection des données (RGPD/DPO), le contrôle de légalité dématérialisé (@ctes). Ces missions ont été développées par le CdG62 selon les besoins exprimés des collectivités.
Joël Duquenoy, vous venez d’être élu président du CdG62. Très succinctement, quel est votre parcours ?
J’ai 68 ans. Conseiller agricole pendant 14 ans à la Chambre d’agriculture, j’ai par ailleurs occupé différentes fonctions dites professionnelles : assistant au Conseil régional, directeur de l’Association des maires du Pas-de-Calais et assistant parlementaire. Attiré par la gestion de collectivités, j’ai été maire pendant 33 ans, 19 ans à Laires et 14 ans à Arques.
Parallèlement, j’ai eu le plaisir d’assurer différentes responsabilités au sein du District, puis de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO) - j’en suis président depuis 2020 -, de syndicats intercommunaux (collecte et gestion de centre de tri et centre de valorisation énergétique des déchets ménagers), de la Fédération départementale d’énergie du Pas-de-Calais, de l’Association des maires du Pas-de-Calais, et du Centre de gestion du Pas-de-Calais.
Vous avez eu de nombreuses responsabilités. Quel regard portez-vous sur le Centre de gestion ?
J’ai été élu président il y a peu de temps. J’en étais précédemment vice-président où j’ai pu m’investir dans différents domaines dont le concours, la gestion des carrières, la médecine du travail des agents territoriaux, etc. Nous avons la chance de nous appuyer sur une équipe solide, expérimentée et organisée en quatre pôles au service des adhérents et affiliés : concours et développement de l’emploi public, carrière, santé et qualité de vie au travail, ressources, direction générale.
Je me place dans la continuité de mes prédécesseurs. Je souhaite humblement apporter mes expériences tant professionnelles que d’élu de territoire ayant eu à affronter de nombreuses problématiques dans la gestion d’une collectivité ou d’un établissement public. Je constate qu’il est important de s’adapter en permanence, et nos équipes sont là pour répondre à ce défi.
Pouvez-vous développer quelques points ?
Notre démarche doit répondre au double objectif de maintenir la proximité et de recueillir les attentes de nos interlocuteurs pour améliorer constamment notre qualité de service. C’est l’esprit du développement de nos différentes offres, certaines spécifiques à notre territoire.
Je pense par exemple au volet santé avec une médecine du travail implantée dans tout le département, avec des équipes médicales multidisciplinaires (binômes médecins/infirmières, préventeur, psychologue du travail, etc.). Depuis quelques années, nous organisons des formations de secrétaires de mairie pour assurer des remplacements.
Les exemples sont nombreux, et les idées ne manquent pas…
Quelques chiffres
- 110 collaborateurs
- 1 242 collectivités et établissements publics affiliés (1er en France), dont 886 communes
- 20 809 agents gérés (5e en France)
- 2e contrat CdG de France pour les assurances statutaires.