Le Carré des saveurs de Maroillesveut tenter l’expérience

La plate-forme nationale de “La Ruche qui dit oui” peut-elle prendre en Sambre- Avesnois ? Le Carré des saveurs teste le rapprochement entre consommateurs et producteurs et/ ou transformateurs.

La Ruche qui dit oui” est un réseau de commerce via Internet qu’une start-up, basée à Paris, aimerait développer en France. Au Carré des saveurs, à Maroilles – gérée pour l’instant par une société d’économie mixte locale d’inspiration intercommunale –, la directrice, Sophie Devlieger, et Olivier Vignier ont entrepris l’association à cette “plate-forme” dont ils ont appris l’existence dans la presse spécialisée.
S’ils savent qu’il existe déjà dans l’Avesnois plusieurs rendez-vous prisés du public concernant la vente directe, locale, dans le respect des saisons (Amap ; vente à la ferme, en bio et en conventionnel ; des marchés classiques dont deux spécifiquement biologiques…), ils estiment qu’il y a de la place aussi pour une “vitrine supplémentaire” faisant appel au e-commerce. Pour eux, l’idée, qui ne demande pas d’investissement particulier, mérite en tout cas un test auprès des producteurs et consommateurs locaux.

Provoquer une rencontre. Le principe consiste à mettre en relation, d’un côté, des producteurs, vendeurs ou transformateurs locaux de produits conventionnels ou biologiques (dûment enregistrés comme tels) ayant des offres à proposer et, de l’autre, des familles et personnes intéressées par cette façon d’acheter local.
Le Carré des saveurs, précise Sophie Devlieger, n’intervient pas dans la transaction commerciale proprement dite. Il propose ses locaux, au coeur du village, et organise la mise en relation. “La convivialité existe bien, insiste-t-elle, puisque les uns et les autres se rencontrent les jours de distribution. Et l’on compte bien, si ça prend, accompagner par des animations.” Elle explique à ce sujet que l’initiative colle bien à la vocation du Carré des saveurs. “On est là pour informer et accueillir, promouvoir les produits locaux, éduquer tous les publics dans les domaines du goût, de la santé par l’alimentation et de la connaissance des productions locales.” Elle rappelle au passage que le Carré dispose de cuisines, d’un jardin, de salles (pour séminaires) et d’équipements qui rendent possibles des cours, des conférences, l’accueil pédagogique d’enfants ou de groupes, des travaux pratiques pour lycées hôteliers et agricoles…

Un minimum pour démarrer. Début janvier, une vingtaine de familles avaient, selon Sophie Devlieger, manifesté leur intérêt, ainsi que trois premiers professionnels. A partir de cinq, l’expérience pourrait démarrer. Il restait à déterminer un jour et une fréquence pour la remise des commandes. “Le vendredi serait idéal pour nous, car il y a des cours de cuisine le soir, mais cela dépendra des souhaits des producteurs”, indique la directrice. Si l’écho est favorable, la “ruche” de Maroilles pourrait démarrer en février. Précisons que dans le principe de cette “ruche”, les producteurs proposent des quantités et des prix. Les consommateurs, eux, font leur choix et passent commande (celle-ci est déterminée, au plus tard, 48 heures avant la distribution). Ils acquittent aussi la commission de 20% : 10% pour le Carré des saveurs et 10% pour la start-up qui héberge le site et achemine les règlements vers les producteurs.