Le canal de plus en plus porteur
2019 fut une année de croissance et de record pour le port fluvial d’Arques : pour la première fois de sa récente histoire, le port passe la barre des 300 000 tonnes de marchandises transportées.
Le port fluvial enregistre un record de transport et commence à sortir de l’activité marginale où l’on peut être tenté de le cantonner au regard du port de Lille (1,8 million de tonnes en mode fluvial). Pour présenter ses résultats, le port s’est adjoint les services de l’agence de promotion économique de l’Audomarois et de Flandres SOFIE. Dans les locaux de la pépinière, le port a réuni ceux qui font vivre la plateforme multimodale d’Arques : les entreprises utilisatrices.
L’an dernier, le port a réalisé précisément 301 317 tonnes de marchandises manutentionnées (contre 297 733 tonnes en 2018). Le gros pour-cent gagné revient essentiellement au crédit de cinq entreprises et d’abord aux céréaliers. Ainsi, Arques céréales, dirigée depuis dix ans par ses fondateurs, les frères Cyril et Thierry Duriez, est en fort développement. Elle affichait 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2015. À Arques, elle pèse pour 51% des flux. «On commence à avoir un manque au niveau du stockage et parfois un vieillissement des infrastructures. La voie fluviale, c’est la simplicité», explique Cyril Duriez. Sur ses installations, il peut réceptionner jusqu’à 600 tonnes à l’heure. Lors des pics estivaux, c’est 4 000 tonnes par jour qui peuvent ainsi entrer…
Arques céréales est suivie par Guépard, une entreprise havraise qui œuvre dans le stockage de vracs. En 2018, Martin Lebel, dirigeant de Guépard, a répondu à un appel d’offres de Saverglass, verrier établi depuis douze ans sur une partie du site d’Arc international. L’an dernier, il a transporté 67 000 tonnes via le port et livre ainsi 6 000 tonnes par mois à son donneur d’ordre Saverglass.
Viennent ensuite Arques enrobés (pour 14% des volumes), Vaesken (pour 4%) et la STDN (pour 3%).
Encore de la marge de croissance…
Plus d’un tiers de trafic se fait en céréales – au premier rang desquelles le blé (36%) –, le colza (9%) et les engrais (11%). Le verrier Alphaglass est sans surprise un gros utilisateur avec ses sous-traitants : sable de verre pour 23%, ou les graviers pour 15%. Pour autant, le quai n’a pas atteint son utilisation maximale qui semblerait se situer aux alentours de 400 000 tonnes par an grâce à sa plateforme vracs et conteneurs/colis lourds. De l’espace, il en reste avec quelques parcelles, notamment en bordure du parc d’activité attenant. Son développement se jouera très probablement via les activités papetières, agroalimentaires et, bien évidemment, industrielles au regard de la croissance (externe) de Saverglass qui a pris position en Belgique avec une nouvelle unité de production.
Des perspectives qui allégeront le trafic routier de camions : une péniche équivaut en moyenne à une quarantaine de camions…