Le Calaisis veut son palais des congrès

Calais devrait avoir son palais des congrès d'ici quatre ans. Les élus du territoires ont adopté le principe de sa réalisation le 25 octobre dernier. Le partenariat public/privé reste la formule privilégiée et le coût total pourrait avoisiner les 100 millions d'euros.

"L'actuel terrain de camping est le site choisi par les promoteurs du palais des congrés du Calaisis".
"L'actuel terrain de camping est le site choisi par les promoteurs du palais des congrés du Calaisis".

 

CAPresse 2012

"L'actuel terrain de camping est le site choisi par les promoteurs du palais des congrés du Calaisis".

Ce palais des congrès, c’est l’arlésienne. Ce projet date d’une trentaine d’années. C’est un projet qui nous est cher parce qu’il avait été porté par André Capet, ancien député de Calais (et père de l’actuel député PS de la même circonscription, ndlr)”, raconte Philippe Blet, président de l’agglomération calaisienne. Ce sera très probablement le dernier projet initié sous son mandat commencé en 2008. Si ce projet pourrait obliger les élus à augmenter les impôts pour les années 2016 et 2017 selon le président de l’agglomération, l’exécutif communautaire a décidé d’investir 8 millions par an sur l’ensemble de ces opérations, dont le palais des congrès. La dette de Cap Calaisis pourrait revenir à des niveaux plus hauts que le précédent mandat si la voilure n’était pas réduite d’ici là. Ainsi, Michel Hamy, vice-président chargé des finances, a appelé à la prudence tout en votant le principe du projet. Mais quid de la concurrence avec les autres équipements du territoire (Dunkerque et Boulogne, sans oublier l’Audomarois qui a lancé son projet en début d’année) ? “Les palais des congrès sur les espaces littoraux français fonctionnent très bien” veut rassurer Philippe Blet.

Un budget total de 100 millions d’euros. Le lieu est idéal : à quelques encablures de la plage, à deux pas de la place d’Armes qui fait partie d’un renouvellement urbain d’ampleur. Le projet fait rêver : la structure sera dotée d’un hôtel de 150 chambres au minimum, sur une emprise avoisinant les 8 500 m². L’équipement sera implanté sur moins d’un hectare (hall d’exposition compris). Plus de 300 places de parking sont prévues à la suite de l’abandon du parking souterrain de la place d’Armes ; 1 300 autres places sont dites “mobilisables” par l’agglomération. Côté coût, l’addition sera salée : le centre des congrès est estimé à 49,27 millions d’euros (hors foncier). L’hôtel coûterait 25 millions d’euros supplémentaires, à quoi il faudra encore ajouter 15 millions d’euros pour les aménagements “en cours de définition” selon les mots des services de Cap Calaisis. De plus, à quels surcoûts faudra-t-il s’attendre quand il faudra réestimer les travaux dans un an ? Surtout, l’argent étant “rare pour les collectivités” (dixit le président de Cap Calais), les emprunts seront-ils à la hauteur et les subventions conséquentes… Pour l’instant, le dialogue compétitif PPP et délégation de service public pour le gestionnaire va commencer, après l’avis favorable émis en juin dernier de la mission d’appui à la réalisation des contrats de partenariat public/privé. Dans un an, le groupement PPP et le délégataire d’exploitation seront choisis. Entre-temps, trois séances de dialogue auront lieu l’été prochain. Les travaux sont escomptés avant l’été 2014.

5 millions d’euros de budget annuel. Quant à l’activité du palais, les élus sont pour le moins optimistes et tablent sur “60 congrès et conventions par an (de 100 à 650 participants) ; 10 salons grand public et/ou professionnels ; de très nombreuses petites réunions et séminaires (…) grâce à 8 salles de commissions pouvant atteindre 50 à 80 personnes ; 10 à 20 dates pour des spectacles de 3 500 places“. En tout, Cap Calaisis s’attend à 220 jours annuels d’activité (soit quatre jours par semaine en moyenne). Et c’est à souhaiter pour amortir les 700 000 euros de maintenance annuelle prévus ! Le total des budgets de fonctionnement et d’investissement est cadré autour de 5 millions d’euros à partir de la 10e année d’exploitation. L’annuité d’emprunt est à 1,8 million d’euros.