Le Calaisis enfin doté d'un outil à sa mesure
Le Calaisis a inauguré son nouvel hôpital le 3 décembre dernier. Sous-doté en structures sanitaires, le Calaisis bénéficie enfin d’un établissement pouvant répondre aux besoins de sa population. Un outil territorial attractif pour poursuivre son changement d’image.
Il était vraiment attendu. Le nouvel hôpital de Calais fait partie des dossiers sur lesquels la municipalité a probablement le plus communiqué. Une dizaine de visites de chantier lors de toutes les phases de la construction, des communiqués récurrents et même un feu d’artifice au milieu de l’été, l’hôpital voyait les choses en grand comme les élus. Toutefois, les reports d’ouverture ont laissé dubitatifs : prévue début juillet puis mi-juillet − “avant les Jeux olympiques”, répétait la sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart −, l’ouverture a finalement été décalée au 11 septembre. Trois mois plus tard, l’inauguration a donc eu lieu, après des difficultés de trésorerie pour ce chantier financé en grande partie par prêt relais. «Fin 2011, les banques ne prêtaient quasiment plus avec la disparition de Dexia», a expliqué Philippe Blua, directeur général. On parlait alors de 22 millions d’euros qui manquent pour finir le chantier.
Trésorerie tendue mais respect du coût de construction. Autre souci de trésorerie, le déménagement. L’Etat a consenti un apport d’un million d’euros mais «nous avons demandé une enveloppe supplémentaire car ça ne couvrait pas le coût du déménagement», a poursuivi le directeur. Reporter un déménagement oblige aussi à baisser l’activité… L’hôpital a un budget qui avoisine 137 millions d’euros (chiffre 2011). L’an dernier, il était à l’équilibre quasi parfait. Cette année, «comme pour tous les hôpitaux qui ouvrent», il y aura un déficit. Si le retard de l’ouverture aura fait perdre des recettes, le fait d’avoir tenu largement les délais de chantier aura cependant permis au nouvel établissement de ne pas payer de surplus. Le coût du nouvel établissement a été chiffré à 167,5 millions d’euros. Il n’y a eu aucun frais supplémentaire. «Il faut tout de même rappeler que nous avions 122 jours d’intempéries, que les cadres du chantier voyaient une ouverture en mai 2014… », a rappelé le directeur. Philippe Blua reste donc satisfait : «L’important est que les patients disposent rapidement de l’hôpital. C’est quand même l’essentiel.» Autre point positif, le nombre d’actes est en augmentation de 7% depuis l’ouverture. Un gain qui devrait se confirmer d’ici la fin de l’année et contribuer à maîtriser le déficit. Le bâtiment s’étend sur 600 000 m² et répertorie 502 lits. 126 médecins, 1 243 soignants, 161 agents administratifs, 27 agents éducatifs et sociaux, 71 agents médico-techniques et 159 techniciens. «Une dizaine d’embauches ont été faites par rapport aux effectifs de l’ancien hôpital.»
«Un hôpital fait pour le patient». Côté syndical, quelques drapeaux CGT ont été brandis lors de l’inauguration pour rappeler que les effectifs n’étaient toujours pas suffisants pour cet espace plus grand. Chef du service obstétrique, Yves Beral a tenu un autre discours : «C’est un hôpital fait pour le patient : gai, lumineux… Je n’ai pas à me plaindre, nos effectifs ont légèrement augmenté avec 3 sages-femmes de plus, on a eu plus d’équipement, une centralisation des alarmes, des écrans-répétiteurs dans toutes les salles (même celles de repos). Nos activités croissent et s’élargissent. Il y a d’autres projets à développer encore.»
Historique sanitaire
1953 : ouverture de l’ancienne maternité
1958 : ouverture des hospitalisations de jour et rééducation fonctionnelle et cardiaque
1965 : ouverture des soins de suite
1973 : ouverture de l’hospitalisation complète
1993 : plateau technique
2007 : ouverture de l’Ehpad et du logipôle
2008 : mise en service du scanner
Juillet 2009 : première pierre du nouvel hôpital
Septembre 2012 : ouverture
Décembre 2012 : inauguration