Le Business Act Grand Est en ordre de marche
80 actions concrètes, une quarantaine de projets structurants, une dizaine de mesures de simplification, une enveloppe de 500 millions d’euros pour investir en fonds propres ou en quasi-fonds propres dans les entreprises de la région, le Business Act Grand Est, plan de relance et de reconquête de la région, vient d’être voté par l’exécutif régional. Le tout avec trois défis de taille : la transition écologique, celle du numérique et celle de l’industrie.
«La région Grand Est est aujourd’hui appelée à se transformer pour devenir pleinement, exclusivement, totalement une collectivité d’action et de résistance.» Le 9 juillet dernier, au Conseil régional Grand Est à Strasbourg, Jean Rottner, son président, résume par ces mots l’ADN du fameux Business Act Grand Est. Ce plan de relance et de reconquête de la région vient d’être adopté à l’occasion de la dernière séance plénière de l’exécutif régional. 80 actions concrètes comme un «Pack pour la relocalisation» prévoyant l’accompagnement de 300 entreprises dans cette démarche d’ici 2025, l’accélération d’une quarantaine de projets structurants et à fort potentiel de développement (voir encadré), la mise en place de mesures de simplification et d’expérimentation pour les entreprises à l’image d’un fonds souverain État-Région pour permettre l’intervention en fonds propres ou en quasi-fonds propres au capital des PME et ETI de la région.
Transition toute
«Nous avons aujourd’hui à nous mettre en ordre de bataille. Pour organiser les lignes de défense et consolider les forces les plus constitutives du Grand Est. Je pense à notre agriculture, à notre viticulture, à notre industrie automobile, à notre tourisme. Mais consolider l’existant ne suffit pas. Il nous faut mener l’offensive et trouver les nouveaux gisements d’activité, d’emplois et de richesses. Pas dans dix ans, pas dans vingt ans, mais aujourd’hui. En allant plus loin, plus fort, plus rapidement dans des filières d’avenir : bioéconomie, intelligence artificielle, e-santé ou encore l’économie verte.» Trois axes principaux ressortent dans ce plan de bataille élaboré depuis plusieurs semaines avec la contribution des différents acteurs de l’écosystème économique et social de la région : la transition écologique, celle du numérique et celle de l’industrie. La volonté ferme de repenser et d’adapter l’économie de la région «ne pourra néanmoins suffire à affronter la nature et la profondeur des problèmes que le Grand Est va traverser», pointe du doigt le CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) Grand Est. «Pour réussir, les transitions annoncées, la région doit s’appuyer sur le potentiel industriel existant. Les annonces de ces derniers jours concernant par exemple l’avenir du site d’Alstom à Reichshoffen et celui de l’usine Smart à Hambach, interrogent sur la capacité du territoire à réussir à relever les défis posés si des bases industrielles et stratégiques venaient à disparaître», assure Patrick Tassin, le président du CESER Grand Est. Histoire de faire face, l’exécutif régional a adapté deux motions d’urgence concernant l’avenir des sites Alstom et Smart de la région qui ont été prises «pour mettre tout en œuvre pour sécuriser l’avenir de ces sites stratégiques.» Des filières stratégiques jugées quasi indispensables pour réussir une partie de la partition du Business Act Grand Est.
Des projets structurants
Fer de lance du Business Act Grand Est, des projets dits structurants et à fort potentiel de développement. Une quarantaine ont été détectés à l’image de Gaia-X, «un projet de cloud européen pour garantir la souveraineté de la transformation numérique des entreprises du Grand Est.» Le projet Virage «pour contribuer au développement économique des territoires, par la création de valeurs et d’emplois grâce à l’innovation agricole, sylvicole et agroalimentaire.» Le projet Clinnova, «premier projet transfrontalier pour développer des solutions d’intelligence artificielle dans le domaine de la santé à l’échelle de la vallée européenne de l’IA» ou encore la création de l’Institut Photonique (fabrication de composants permettant la génération, la transmission, le traitement ou la conversion de signaux optiques : ndlr) «pour faire de la région Grand Est une région leader dans ce domaine tant au niveau national qu’au niveau européen.»