Le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd en garde à vue pour des projets d'évasion
Condamné à 14 ans de réclusion criminelle en octobre 2023 pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Réau, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, 52 ans, est en garde à vue...
Condamné à 14 ans de réclusion criminelle en octobre 2023 pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Réau, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, 52 ans, est en garde à vue depuis mardi matin pour d'autres projets d'évasion.
Rédoine Faïd a été extrait de sa cellule au sein de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) pour être placé en garde à vue, ont indiqué une source proche du dossier et le parquet de Paris, confirmant une information de RTL.
Des enquêteurs de la police judiciaire des Yvelines se sont déplacés "pour l'entendre sur son lieu de détention", a précisé le parquet.
Le braqueur est entendu dans le cadre d'une enquête de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), sous la direction d'un juge d'instruction, ouverte le 9 septembre 2021 pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes ou délits punis de 10 ans d'emprisonnement (en l'espèce notamment évasion en bande organisée et crimes et délits support de la réalisation de ce projet criminel), a détaillé le parquet.
Les investigations portent sur des faits "allant jusqu'à mai 2023", selon la même source. A cette époque, il était incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) dans l'attente de son procès pour une évasion réussie le 1er juillet 2018 de la prison de Réau (Seine-et-Marne).
Ce matin-là, un commando armé d'hommes cagoulés s'était posé en hélicoptère devant l'établissement pénitentiaire après avoir pris le pilote en otage. Ils avaient jeté des fumigènes, scié plusieurs grilles et forcé les portes à la disqueuse pour accéder aux parloirs où se trouvait le braqueur et l'extraire.
L'aéronef s'était ensuite envolé sous les applaudissements des détenus.
L'ex-braqueur avait été arrêté après trois mois de cavale à Creil (Oise), la ville où il a grandi, grâce à un renseignement sur une silhouette masculine sous un niqab (voile intégral).
Aucun coup de feu n'avait été tiré lors de cette évasion qui a duré "7 minutes 33", avaient insisté Rédoine Faïd et sa défense lors de son procès qui a duré un mois et demi devant la cour d'assises de Paris. Au total douze personnes étaient jugées pour cette évasion, dont deux de ses frères et trois de ses neveux.
Totale détermination
Rédoine Faïd avait été condamné à 14 ans de réclusion criminelle en octobre 2023.
Dans sa motivation des peines, consultée par l'AFP, la cour a souligné la "gravité exceptionnelle" des faits, impliquant des armes de guerre, une préparation sur plusieurs mois et la mise en péril de vies humaines.
Concernant l'ancien braqueur, en état de "récidive", elle a souligné sa "totale détermination à s'extraire du milieu pénitentiaire".
Au moment de son évasion de la prison de Réau, Rédoine Faïd purgeait des peines pour des braquages, dont l'un en 2010 a coûté la vie à une policière municipale. Il purgeait aussi une peine pour une précédente évasion spectaculaire en 2013 de la prison de Sequedin (Nord), lors de laquelle des surveillants avaient été pris en otages et des portes détruites à l'explosif.
Avant sa dernière condamnation, sa fin de peine était prévue en 2046. La confusion de peines n'existant par pour les évasions, elle pourrait être prolongée à 2060, hors remise de peine.
Rédoine Faïd a fait une grève de la faim de quelques jours mi-décembre pour réclamer la levée de son isolement dans la prison de Vendin-le-Vieil. Il a déjà passé plus de onze années à l'isolement.
Sa demande de levée de ce régime a été rejetée le 2 décembre par la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Douai qui avait estimé qu'il ne souffrait pas de conditions indignes de détention.
Cette décision venait contredire un avis de la chambre d'application des peines de Béthune, qui avait ordonné le 18 novembre la fin de son isolement, jugeant que ce régime, combiné à des parloirs équipés d'hygiaphone et l'absence d'unités de vie familiales depuis 2018, était "contraire à la dignité de la personne humaine".
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