Entreprises

Le bonus-malus, levier des CDI et CDD longs en entreprise ?

Les entreprises mosellanes d’au moins 11 salariés qui sont soumises au dispositif de bonus-malus de la contribution patronale d’assurance chômage devront appliquer le taux modulé de contribution à compter du 1er septembre 2022. Rappel des objectifs et des particularités de ce dispositif qui vise à encourager un emploi stable et durable.

L'hôtellerie-restauration figure parmi les secteurs d'activité ayant recours régulièrement aux contrats courts. Il bénéficie du report d'un an de la réforme bonus-malus du fait de l'impact de la pandémie sur ses activités.
L'hôtellerie-restauration figure parmi les secteurs d'activité ayant recours régulièrement aux contrats courts. Il bénéficie du report d'un an de la réforme bonus-malus du fait de l'impact de la pandémie sur ses activités.

Afin d’inciter les entreprises à proposer davantage de contrats à durée indéterminée (CDI) et à rallonger la durée des contrats à durée déterminée (CDD), le gouvernement a mis en place un système de bonus-malus de la contribution patronale d’assurance chômage. Un dispositif qui a vocation à s’appliquer à compter du mois de septembre 2022 dans les entreprises d’au moins 11 salariés relevant de certains secteurs d’activité. Le taux modulé par le bonus-malus s’appliquera pour la première fois sur les rémunérations des salariés dues au titre des périodes d’emploi courant du 1er septembre 2022 au 31 août 2023. Il sera calculé au vu du nombre de ruptures de contrats intervenues dans l’entreprise entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022. Sachant que seules y sont soumises les entreprises dont l’effectif moyen annuel était supérieur ou égal à 11 salariés en 2019, 2020, 2021 ainsi que du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022.

Les secteurs aux contrats courts

Les entreprises concernées seront informées du taux qui leur est attribué au plus tard le 15 septembre. La modulation de la contribution patronale d’assurance chômage s’applique uniquement dans les entreprises de 11 salariés et plus œuvrant dans l’un des 7 secteurs d’activité ayant tendance à recourir régulièrement à des contrats courts (à l’exception de celles qui relèvent de l’insertion par l’activité économique), à savoir : fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ; production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution ; autres activités spécialisées, scientifiques et techniques ; hébergement et restauration ; transports et entreposage ; fabrication de produits en caoutchouc et en plastique ainsi que d’autres produits minéraux non métalliques ; travail du bois, industries du papier et imprimerie. Une entreprise appartient à l’un de ces 7 secteurs si sa convention collective et son code APE sont listés dans l’arrêté du 28 juin 2021. Le taux de la contribution d’assurance chômage est fixé, en principe, à 4,05 %. Dans les entreprises concernées par le bonus-malus, ce taux peut varier entre 3 et 5,05 % selon leur pratique en termes de recours à des contrats courts.

Selon le taux de séparation

En pratique, plus le nombre de salariés s’inscrivant à Pôle emploi après avoir travaillé dans une entreprise est important par rapport à son effectif, plus sa contribution d’assurance chômage est élevée. À l’inverse, plus ce nombre de personnes est bas, moins elle est élevée. Ainsi, le taux réellement applicable à l’entreprise est calculé en comparant son taux de séparation et le taux de séparation médian de son secteur d’activité (taux défini chaque année par arrêté). Il en découle trois possibilités : le taux de séparation de l’entreprise est inférieur au taux de séparation médian de son secteur : sa contribution d’assurance chômage est minorée ; il est supérieur au taux de séparation médian du secteur : la contribution est majorée ; il est égal au taux de séparation médian du secteur : la contribution correspond au taux de droit commun (4,05 %). Le taux de séparation de l’entreprise dépend du nombre de fins de contrat de travail qui lui sont imputées par rapport à son effectif. Sont retenues les fins de contrat à durée déterminée, de contrat à durée indéterminée et de contrat de mise à disposition associé à un contrat de mission (intérim) suivies, dans les 3 mois, d’une inscription du salarié à Pôle emploi ou intervenues alors qu’il y était déjà inscrit. Certaines fins de contrat de travail étant exclues comme les démissions et les fins de contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

Des exceptions dues à l’impact Covid-19
Les entreprises relevant des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 (hôtels, restaurants, campings, débits de boissons, production de boissons alcooliques distillées, fabrication de cidre et de vins de fruits, transport de voyageurs, activités photographiques ou encore la traduction et interprétation) sont exclues de l’application du bonus-malus pour la première année. Dans ces secteurs, celui-ci s’appliquera donc pour la première fois à compter du 1er septembre 2023 au vu du nombre de ruptures de contrats ayant eu lieu dans l’entreprise entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023.