Le Bâtiment à bout, les Travaux Publics désespérés…
L’assemblée générale de la Fédération départementale du BTP de Meurthe-et-Moselle, le 5 octobre à Nancy, avait pour thème générique «Osez l’audace» avec en toile de fond une situation de plus en plus délicate pour les professionnels du secteur. Certaines lueurs, notamment législatives, semblent apporter quelques espoirs mais la profession n’est pas dupe. Les temps difficiles vont perdurer.
«Le Bâtiment est à bout et les Travaux Publics sont désespérés.» Constat établi par Daniel Cerutti, le président de la Fédération du BTP 54 quelques heures avant la tenue de l’assemblée générale de sa fédération, le 5 octobre à Nancy, devant un parterre de décideurs et d’acteurs publics. La profession, hors grands majors du secteur, a perdu dans la région l’an passé près de deux mille emplois et cinq cents pertes fermes sont déjà enregistrées depuis le début de cette année. C’est peu dire que la situation commence à être plus que délicate. «Il y a bien quelques frémissements enregistrés et certaines dispositions prévues, notamment dans le projet de loi de Finances pour 2016, qui peuvent aider à favoriser l’investissement public. Dans le même ordre d’idée, le dynamisme du crédit immobilier peut être perçu comme un bon signe mais il semble certain qu’il ne faut guère espérer un impact réel sur nos activités avant la fin 2016.»
L’A31bis, une nécessité
Si certaines régions semblent avoir déjà senti les bienfaits de ces légers frémissements enregistrés, c’est loin d’être le cas en Lorraine. En Meurthe-et-Moselle, des opérations phares, à l’image des projets tournant autour de Nancy Grand Cœur, sont des signes positifs en termes de mise en chantiers pour le Bâtiment, mais cela semble loin d’être suffisant pour envisager un véritable retour à la sérénité. Dans le secteur spécifique des Travaux Publics, les choses sont encore plus délicates et l’on comprend mieux la véritable union sacrée, entre les différentes fédérations régionales du secteur, qui vient de se créer autour du projet de l’A31bis et dont le débat public s’est achever fin septembre. «La concrétisation urgente de cette infrastructure n’est pas une option, c’est une nécessité absolue pour l’attractivité du sillon lorrain, la performance de nos entreprises et donc de l’emploi. Après avoir assisté aux vifs débats sur les tracés et conscients que les choix techniques restent à affiner, nous ne pouvons cependant envisager qu’un projet jugé prioritaire par l’État à l’issue des travaux de la commission Mobilité 21 ne voie le jour.» Reste à attendre la décision de l’État suite au débat public des semaines passées, une réponse est espérée pour le début de l’année prochaine. Dans ce tableau bien noir au final, en termes de visibilité pour le secteur du BTP, «Osez l’audace» (thème générique de l’assemblée générale avec la venue du spationaute et chef d’entreprise Jean-François Clervoy) était le message lancé par les équipes de Daniel Cerutti. De l’audace pour un véritable salut…