L'Audomarois affiche sa nature rurale

La communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO) et la Chambre départementale de l’agriculture ont signé une convention qui formalise un partenariat récurrent. Objectif : se doter d’un outil de diagnostic pour mieux appréhender la ruralité périurbaine du Pays de Saint-Omer.

« (A droite), Joël Duquenoy, président de la CASO et Daniel Helleboit, vice-président de la Chambre d’Agriculture du Pas-de-Calais ».
« (A droite), Joël Duquenoy, président de la CASO et Daniel Helleboit, vice-président de la Chambre d’Agriculture du Pas-de-Calais ».
CAPresse 2013

Joël Duquenoy (à droite), président de la CASO, et Daniel Helleboit, vice-président de la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais.

 

 

Avec 65 000 habitants, 19 communes plus 6 autres au 1er janvier 2014, soit le nombre d’habitants d’une ville comme Calais, l’Audomarois a changé en quelques décennies. «J’ai connu le temps où l’on chassait aux garennes à Longuenesse», sourit Daniel Helleboit, vice-président de la CDA. Aujourd’hui, les champs ont été remplacés par la zone des Frais-Fonds qui accueille les grandes enseignes commerciales. Le long de la boucle à deux voies qui entoure l’agglomération audomaroise, des lotissements ont poussé. Le territoire reste cependant caractéristique du Pas-de-Calais : avant tout rural, il s’est doté d’industries qui ont employé des milliers de personnes avant le plan de réduction des effectifs d’Arc international en 2006. Autour des usines, les champs ont certes perduré mais menacent de disparaître. En témoigne le préambule de la convention signée avec la Chambre d’agriculture du département : «La CASO est ainsi vigilante sur les enjeux inhérents aux espaces et activités agricoles : la protection des terres agricoles dans un contexte de pression foncière constante, la pérennité et le développement de l’activité agricole rurale périurbaine, la valorisation de la culture maraîchère et de l’élevage dans les marais audomarois, et la protection de l’espace rural en tant que cadre de vie.»

 «La volonté de s’ancrer dans la ruralité». «Nous avons lancé dès 2007 un diagnostic territorial. Nous cherchions alors à identifier les sources de pollution potentielle sur l’eau», indique Joël Duquenoy, président de la CASO, qui a pris la compétence agriculture en 2011. Les outils de connaissance se sont multipliés : Schéma de cohérence territoriale (SCOT) adopté en 2008 et prochainement révisé, Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) lancé début 2013… «Nos relations sont faites d’échanges et de compromis. Au-delà de la convention, il y a la volonté des collectivités de s’ancrer dans la ruralité», soutient l’édile arquois. L’objet de la convention réside dans la mise en œuvre d’un outil de connaissance «approfondi et actualisé du monde agricole». Instrument d’analyse, de prospection, d’anticipation, il doit «identifier des indicateurs pertinents et adéquats permettant le suivi des évolutions de l’agriculture, l’évaluation des actions et stratégies mises en œuvre, et constituant les bases d’un futur observatoire» promis à la signature d’un prochain avenant à la convention. Une vigie afin de conserver au territoire sa nature rurale. En premier lieu, il convient aux signataires de procéder à un état des lieux précis, «à l’échelle de l’exploitation et du parcellaire». Cartographies SIG et cartes analytiques seront échangées entre la CASO et la CDA. Un relevé des données relatives à l’économie agricole est également lancé, qui servira aux élus à définir les grandes orientations économiques du secteur. Les conclusions de ce diagnostic seront une aide particulière pour la prise de décision dans les politiques d’aménagement rural et urbain.

 200 exploitants agricoles dans l’Audomarois. En perspective, les élus doivent faire face à la pression foncière toujours grandissante. Source de revenus fiscaux dynamiques mais aussi de charges importantes (comme l’assainissement), la construction «horizontale» reste une question épineuse : de nouveaux habitants amènent une richesse… et génèrent des coûts. Une partie de la réponse réside probablement dans le choix de la rénovation plutôt que dans la construction neuve. Les 200 agriculteurs des 26 communes de l’Audomarois fixent le mieux la parcellisation des surfaces : à Tilques, la vingtaine d’exploitants pèse. Mais en milieu urbain, la problématique enfle au regard de l’évolution de l’occupation des habitats : «on compte 2,2 habitants par logement à Arques», lâche Joël Duquenoy.