«L’armée des ombres» contre-attaque
Le réseau Est’elles Executive vient de tenir mi-juin son troisième colloque à Nancy. Thème annoncé pour ce groupe féminin version manager: «Le manager de demain est une femme ! Êtes-vous prêt(e)s ?» En guest star : Aude Zieseniss de Thuin, psychologue, chef d’entreprise, spécialiste des tendances sociologiques et fondatrice du Women’s Forum.
La salle se lève pour ovationner, dans un tonnerre d’applaudissements, Aude Zieseniss de Thuin, fondatrice, entre autre, du Women’s Forum. Quelque 160 femmes : cadres, managers, dirigeantes, collaboratrices, étaient invitées par le réseau Est’elles Executive au siège de Colas à Nancy pour la troisième édition de son colloque (organisé en partenariat avec EDF, Communication et Relations publiques en Lorraine et l’ICN Business School) le 18 juin. «Le manager de demain est une femme ! Êtes-vous prêt(e)s ?», était l’interrogation du jour sous forme de véritable appel à la mobilisation. De table ronde en atelier, la journée a tenté de répondre à cette question existentielle pour les concernées et sociétale pour les autres. La route sera longue, très longue, pour faire passer la pilule et de voir (enfin) les femmes reconnues pour leurs réelles compétences et non plus simplement jugées comme de simples variables d’ajustement en termes de parité dans les organigrammes des entreprises. «Les entreprises embauchent des femmes car c’est politiquement correct. Elles n’ont pas encore réellement compris l’intérêt d’avoir la vision féminine dans leur structure. Quand les femmes seront en position de pouvoir, cela pourra changer les choses», explique la guest star du jour devant un auditoire acquis à la cause.
Les hommes… ces émissaires
À côté de la prédominance masculine, de «ce monde de mecs» comme l’ont souvent rappelé les intéressées, lors du temps d’échanges avec celle qui se caractérise comme «une vraie féministe… et une vraie emmerdeuse», le manque de confiance en soi, les contraintes familiales, l’éducation négligée en passant par le fameux «plafond de verre» de l’ascension sociale sont autant de maux féminins mis en avant qui laissent les femmes dans l’ombre. Une «armée des ombres» décidée à faire valoir sa place, non pas dans l’opposition pure et dure à la gente masculine, «on ne changera pas le monde sans les hommes, ils sont nos meilleurs émissaires», mais dans une synergie mutuelle. «Bon nombre d’études prouvent que la mixité est un facteur de progrès,», assure Krista Finstad-Million, la présidente d’Est’elles Executive. Pas de «Femen» en vue ce 18 juin mais des femmes qui ont répondu à un appel en espérant être entendues. Reste à mettre en pratique tous les bons conseils promulgués pendant cette journée, histoire d’arriver à cette mixité et parité jugées salutaires pour l’avenir.