L'ANRU s’engage sur le bassin minier
Le 3 juin dernier, dans les locaux de l’agglomération de Lens-Liévin, le préfet et le directeur général de l’ANRU ont signé une déclaration d’engagement ANRU avec les maires des communes concernées. Les travaux démarreront d’ici la fin de l’année. Explications.
Après deux années d’études et d’expertises, le programme de renouvellement urbain de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin a été validé par l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Trois quartiers ont été déclarés éligibles au nouveau programme national. Il ne manquait plus que la signature du protocole.
«Sur trois territoires, à la structure urbaine différente, nous vivons aujourd’hui ce moment un peu particulier qu’est la déclaration d’engagement ANRU. Cette signature permet de marquer l’intérêt national pour nos projets au coeur du bassin minier, qui est caractérisé par un habitat vertical et horizontal», a présenté Sylvain Robert, maire de Lens et président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin. Lors de la signature de l’engagement, Fabry Sudry, préfet du Pas-de-Calais, a déclaré : «Je me réjouis de cette signature. Elle est le résultat d’un long travail avec les élus, les équipes, les services de l’Etat et les bailleurs sociaux.»
L’Agglomération de Lens-Liévin était déjà fortement impliquée dans le premier programme ANRU. Il a donc fallu trouver un équilibre pour rendre les projets présentés éligibles à cette deuxième vague ANRU. «L’enjeu est de trouver un bon équilibre entre des opérations immédiates, notamment les démolitions, afin d’envoyer un signal fort à la population, des requalifications qu’il faut apprécier à leur juste mesure et des constructions nouvelles», a poursuivi le préfet.
Ce point de départ va permettre d’engager 240 millions d’euros d’investissement au total, répartis entre tous les acteurs : l’Etat (55 millions d’euros), l’Agglomération, les communes, les bailleurs sociaux. Le Pas-de-Calais est le troisième département de France concerné par la problématique du renouvellement urbain. A l’échelle départementale, 64 dossiers seront accompagnés.
Nicolas Clavel, directeur général de l’ANRU, a quant à lui souligné «la nécessaire collaboration entre les différents services de l’État et des collectivités». S’il est nécessaire d’avoir des projets urbains qualitatifs pour répondre aux besoins et attentes des habitants, refonder la ville sur de l’existant n’est cependant pas aisé.
Le territoire a sollicité l’ANRU pour rénover trois quartiers. Trois dossiers que l’Agence accompagnera avec ses partenaires.
Liévin/Vent-de-Bise
Sur le territoire liévinois, le quartier Vent-de-Bise concentre un patrimoine de logements locatifs sociaux collectifs. Les logements ne sont plus aux normes, tant en qualité technique qu’architecturale. Par contre, ce quartier se situe à proximité immédiate du centre commercial Carrefour, du centre-ville. Il est desservi par la ligne Bulle 1 du BHNS et dispose de nombreux équipements (école, complexe sportif, lycée, centre nautique, CCS, CAJ).
«Sur la commune de Liévin, le processus a commencé depuis plusieurs mois avec le relogement des locataires. D’ici la fin de l’année, les démolitions pourront commencer», souligne Laurent Duporge.
Le projet financé par l’ANRU consiste à démolir les barres de logements sociaux pour développer une nouvelle offre résidentielle diversifiée (accession, LLS…), tout en privilégiant différentes typologies architecturales et urbaines innovantes.
Avion/République
Le quartier République a déjà connu une première phase de travaux avec l’ANRU 1. L’attente des résidents est donc d’autant plus grande.
Ce quartier avionnais constitue aujourd’hui l’une des premières étapes du parcours résidentiel des ménages de la ville. Il accueille également des familles dans des logements à loyer modéré, avec l’avantage non négligeable d’offrir un système de chauffage collectif qui permet une maîtrise des charges.
L’urgence est de rénover des logements qui sont très dégradés et contribuent à diffuser une image négative du quartier.
Comme pour la ville voisine de Liévin, le quartier dispose de nombreux équipements scolaires, de services et d’une desserte BHNS. «Dans les mois à venir, les travaux vont permettre d’endiguer la stigmatisation du quartier en optant pour la démolition totale ou partielle des immeubles afin de réhabiliter le parc de logements», précise le maire, Jean-Marc Tellier.
À terme, les espaces publics du quartier seront requalifiés avec pour objectif de mieux définir la centralité, mais aussi de créer des espaces de vie structurés et accueillants.
Lens/cité du 12-14
La ville de Lens connaît de profonds bouleversements depuis les premiers coups de pioche pour accueillir le musée du Louvre-Lens. Alors que la Ville vient de s’attaquer à son projet de construction de nouvel hôpital et de finaliser la transformation du quartier de la gare, elle doit également se charger du quartier du 12-14 qui assure la liaison avec le centre-ville.
La cité du 12 repose sur une structure urbaine construite autour d’axes historiques qui organisent l’espace public autour des écoles, de l’église Saint-Edouard. La cité du 14 se définit quant à elle comme une cité jardin, peu dense, présentant de l’habitat individuel et mitoyen, entouré de petits jardins. «Nous allons, grâce à ces travaux, révéler tout le potentiel de ce quartier. Une Maison du projet a déjà été inaugurée l’an dernier. Sur place, une association s’occupe de la liaison avec les résidents», se félicite Sylvain Robert.
La signature de la déclaration d’engagement avec l’ANRU annonce un démarrage imminent des travaux qui permettront de donner une nouvelle vie à ces trois quartiers.