Insertion professionnelle

Lancement du Contrat Engagement Jeune à Amiens avec la ministre du travail Élisabeth Borne

L’agence Pôle emploi d’Amiens Tellier recevait Élisabeth Borne ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion, ce mardi 1er mars, pour la signature des premiers Contrats d’Engagement Jeune. Un dispositif sans précédent qui permet aux jeunes les plus éloignés de l’emploi de suivre un parcours, un accompagnement intensif et personnalisé avec Pôle emploi.

Lancement du Contrat Engagement Jeune à Amiens avec la ministre du travail Élisabeth Borne

Le but de ce Contrat jeunes est de faciliter l'insertion professionnelle des jeunes ou leurs retours à l’emploi. Dans la continuité du plan "1 jeune, 1 solution", ce nouvel accompagnement est destiné aux jeunes de moins de 26 ans sans emploi, ni formation depuis plusieurs mois et sera délivré par les Missions locales et Pôle emploi. 

Les jeunes bénéficieront d’un accompagnement individuel et intensif de 15 à 20 heures par semaine, avec notamment des ateliers pour apprendre à faire un CV, à passer un entretien d’embauche, mais aussi des périodes d’immersion et de stage en entreprise afin de leur permettre de découvrir des métiers et de construire leur projet professionnel. Une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois sera également versées aux jeunes qui en ont besoin et qui respectent les engagements de leur contrat. 

« Il faut arriver à maintenir une certaine intensité tout au long du parcours du jeune. C'est la meilleure façon de rester dans une bonne dynamique et d'accéder le plus rapidement possible à l'emploi. Ce Contrat est donc l'opportunité pour le jeune de piocher, dans notre boîte à outils, les meilleurs dispositifs pour l'accompagner », observe Élisabeth Borne.

Visite ministérielle en vue des signatures des premiers Contrats d’engagement jeune.

Un éventail de possibilités

« Le but c'est d'avancer ensemble avec l'objectif de les aider à retrouver rapidement un emploi grâce à un programme dédié. Avec leur conseiller Pôle emploi, ils identifieront leurs besoins et les solutions adaptées. De plus, tous nos services peuvent être mobilisés, ainsi que nos partenaires pour les aider », assure Sophie Bertucat, directrice de l’agence Pôle emploi d’Amiens Tellier. 

Tout au long de son parcours, le jeune est suivi par un conseiller CEJ dédié, avec des échanges hebdomadaires et des points d'étapes mensuels approfondis. Des actions collectives peuvent lui être proposées afin de créer une dynamique de groupe avec d'autres jeunes en CEJ. 

Ainsi, les jeunes ont la possibilité de bénéficier de l’ensemble de l’offre de services de Pôle emploi et des Missions locales ainsi que d’actions structurantes durant le parcours comme de la formation, dispositif d’accompagnement intensif (EPIDE, École de la 2Chance…), volontariat en service civique ou période de mise en situation en milieu professionnel. « Nous travaillons beaucoup en synergie avec les chefs d'entreprises. Nous avons des employeurs qui jouent le jeu ici pour intégrer ces jeunes profils. Ils sont l'avenir », confie une conseillère de l'agence.

Benoît Petit, directeur territorial Pôle emploi Somme avec la ministre.


Guider les jeunes décrocheurs vers l'emploi

Le CEJ représente un investissement de 2,6 milliards d'euros, dont 80% viennent des 5,4 milliards du plan "1 jeune, 1 solution". Les effectifs de Pôle emploi ont été renforcés de 900 CDI et les Missions locales ont reçu une subvention complémentaire de 75 millions d'euros. L'entrée en CEJ se fera sur la seule appréciation du conseiller de la Mission locale ou de Pôle emploi, sans quotas. 

« Nous nous apercevons que ce sont des jeunes qui ont arrêté l'école très tôt. Ils ont travaillé très tôt également, ont eu quelquefois des échecs et se font une image du travail pas toujours idéale, reprend Sophie Bertucat. Il y a un gros travail à faire sur ce champs-là et de réorientation. Ici, nous avons quatre grands secteurs qui recrutent : la relation client, la logistique, le bâtiment et le service à la personne. Ce sont des métiers mal connus qui ont changé et qui sont devenus plus attractifs. » 

Le CEJ vise ainsi ceux qui n'arrivent pas à trouver un emploi malgré la reprise économique, des jeunes peu qualifiés et hors des radars des institutions, sans formation et sans emploi. Initié en réponse à la crise économique liée au Covid, il doit compléter le record de contrats signés en alternance en 2021, 720 000 selon le ministère du Travail.

Faire du circuit court

« Faire du circuit court en donnant la possibilité à des jeunes de rencontrer des entreprises via des job dating, des temps de recrutement pour dépasser parfois le fameux CV et lettre de motivation qui bloque souvent le jeune dans sa démarche », affirme Benoît Petit, directeur territorial Pôle emploi Somme qui rappelle que rien que dans le département de la Somme, 6 000 offres d'emplois sont disponibles. 

Durant son parcours CEJ, le jeune peut bénéficier d’activités dans les domaines de la construction d'un projet professionnel, le développement de compétences, la préparation d’une candidature, la recherche de solutions d’emploi, la création d’entreprise, mais aussi la prise de confiance autour de l'image de soi, l'engagement ou le mentorat. 

« Moi j'ai arrêté les études à 16 ans, j'ai cherché du travail et je n'ai eu que des refus. Je n'ai aucune expérience. Le CEJ est une bonne opportunité pour moi », confie Jordan, 24 ans. Il en est de même pour Lucas, 20 ans : « J'ai travaillé dans des supermarchés, j'ai arrêté les études en seconde. Je suis arrivé à Amiens et je compte bien signer le CEJ pour m'en sortir. » 

Pour Jim, c'est aussi la galère, sans domicile, il cumule les jobs avec un CAP Plomberie et un bac pro Soins à domicile. Le CEJ permet aussi de lever des freins périphériques et répondre à des besoins en matière de santé, mobilité, logement et gestion du budget. Après avoir échangé avec les jeunes et les conseillers de l’agence Pôle emploi d’Amiens, Élisabeth Borne a participé aux premières signatures des Contrats d’engagement jeune.

Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’emploi et de l’insertion signe les premiers CEJ.


Améliorer la santé et l'inclusion des plus fragiles

L'Assurance Maladie et Pôle emploi ont signé début mars une convention afin de renforcer les collaborations locales et développer une stratégie pour lever les freins au retour à l'emploi, dus à une santé dégradée. 

La convention se traduit notamment par des accompagnements conjoints des demandeurs d'emploi pour l'accès aux droits et aux soins, et la prévention de la désinsertion professionnelle. 

« Le travail en réseau pour une prise en charge globale des personnes permettra de rompre le cercle vicieux qui mène parfois à l'isolement et au renoncement aux soins. Notre but est de rendre plus accessibles les services qui existent. Les vies de nos assurés ne sont pas cloisonnées », assure Jean-Charles Gillet, directeur de la CPAM Somme. 

En effet, une situation de santé dégradée augmente le risque de chômage et d'éloignement du marché du travail. L'épidémie de Covid-19 a pu amplifier ces phénomènes auprès des personnes qui ont perdu leur emploi ou qui ont été amenées à retarder ou renoncer à des soins. 

« Il faut une vision d'ensemble des problèmes parfois financiers, de santé et de logement des personnes, complète Benoit Petit, directeur territorial Aisne/ Somme de Pôle emploi. À nous de détecter les difficultés, de partager l'information pour un parcours sans couture des publics fragiles. »

Benoit Petit, directeur territorial Aisne/ Somme de Pôle emploi, Jean-Charles Gillet, directeur de la CPAM Somme, Jonathan Zoonekynd, directeur par intérim de la CPAM Aisne et Chantal Trichard, responsable de département Service social Somme de la Carsat Hauts-de-France.