Lancement de la concertation publique sur le projet d’usine de production de cellules et modules de batteries à Douvrin
Faut-il le faire ? Pourquoi le faire ? Comment le faire ? Du jeudi 25 février au vendredi 23 avril 2021, le projet d’usine de production de cellules et modules de batteries pour les véhicules électriques, à côté du site PSA de Douvrin, à cheval sur les communes de Douvrin et de Billy-Berclau, fait l’objet d’une concertation préalable avec le public portée par deux garants désignés par la Commission nationale du débat public. Décryptage.
A l’été 2020, Saft, PSA et Opel ont créé une co-entreprise, ACC (Automotive Cells Company), qui porte le projet de Douvrin/Billy-Berclau.
Saft apporte son expertise en matière de recherche et développement et d’industrialisation des batteries ; et le Groupe PSA, sa connaissance du marché automobile et son expérience de la production en grande série.
Le projet consiste à construire une usine de production de cellules et modules de batteries pour les véhicules électriques à côté du site PSA de Douvrin, au sein du parc des industries Artois-Flandres.
Un investissement de 5 milliards d'euros d’ici 2030
L’usine de Douvrin/Billy-Berclau produira des cellules et des modules de batteries au lithium-ion, une technologie qui présenterait le meilleur rapport entre l’énergie stockée, le poids de la batterie et son coût.
«Notre ambition est de devenir le leader européen dans la production de cellules et modules de batteries électriques, assure Yann Vincent, directeur général d’ACC. Et de devenir ainsi un acteur de la mobilité durable autour de quatre piliers : être un centre d’excellence innovant et de haute technologie ; être compétitif et produire des batteries abordables ; agir de manière responsable, e-éthique et respectueuse de l’environnement ; et accompagner la croissance du marché.»
Par rapport aux usines actuelles, les procédés de fabrication de l’usine ACC pour le premier bloc seront innovants, basés sur les travaux de recherche et développement, et testés à l’usine pilote de Nersac. Ils utiliseront des matériaux déjà connus et maîtrisés, en particulier dans les usines de Saft.
Le projet a pour objectif industriel de répondre à ses clients principalement européens et, en particulier, au besoin de PSA de disposer de modules de batteries pour la prochaine génération de ses véhicules électriques prévue pour 2023.
L’usine ACC est prévue sur un site industriel existant utilisé par PSA pour la fabrication de moteurs thermiques. Pour cela, PSA utilisera moins d'espace pour son usine, pour permettre à ACC de s’installer sur une surface de 34 hectares avec la construction de nouveaux bâtiments destinés à accueillir les blocs de production, la création d’une nouvelle sous-station électrique par ACC afin se raccorder à une ligne existante, et l’installation et la mise en exploitation des lignes de production et des services logistiques associés.
Le chantier est prévu pour une durée de 18 mois et devrait mobiliser en moyenne 400 personnes en 2022 et 2023, pour une production qui pourrait démarrer au deuxième semestre 2023. En amont, un centre de R&D ouvrira à Bruges, en Gironde, ainsi qu’une usine pilote à Nersac, en Charente.
Une seconde usine de production verra le jour en 2025 à Kaiserslautern, en Allemagne. Soit un investissement total de 5 milliards d'euros d’ici 2030, financé par des fonds privés (à hauteur de 3,6 milliards) et des aides publiques (dont 80 millions par la Région Hauts-de-France).
Rencontres physiques et numériques
Du jeudi 25 février au vendredi 23 avril 2021, le projet d’usine sur le site de Douvrin/Billy-Berclau fera l’objet d’une concertation préalable avec le public quant à son opportunité, ses objectifs et ses grandes caractéristiques, portée par deux garants désignés par la Commission nationale du débat public (CNDP).
Au terme de la démarche, ils rédigeront un bilan dans lequel sera consigné l’ensemble des avis et arguments exprimés lors de la concertation, un document ensuite rendu public.
Une série de rencontres physiques et numériques est ainsi prévue, ouvertes à tous. A commencer par une réunion publique d’ouverture de la concertation, à Billy-Berclau le mercredi 10 mars. Suivront un atelier sur les thèmes des compétences-formations à Béthune (jeudi 25 mars) et une réunion publique sur la sécurité industrielle à Douvrin (mercredi 7 avril). Trois webinaires nationaux sur les thèmes de la mobilité électrique (mardi 16 mars), de la politique industrielle en faveur de la mobilité électrique (mardi 30 mars) et des impacts environnementaux des batteries (mardi 13 avril) sont également au programme, ainsi qu’un webinaire régional sur les thèmes de l’emploi et du tissu industriel dans les Hauts-de-France (lundi 15 mars).
La concertation prévoit en parallèle des rencontres de proximité sur des marchés ou dans des centres commerciaux, et un débat sur une émission TV ou radio régionale, pour se conclure par une réunion publique de restitution à Lens, le mardi 20 avril.
L’occasion pour tout un chacun d’en savoir davantage sur les tenants et les aboutissants du projet ACC, notamment sur la problématique du recyclage des batteries qui y seront produites.
«C’est une problématique majeur, concède d’ailleurs Yann Vincent. Tout d’abord d’un point de vue environnemental, mais aussi car nous devons anticiper d’éventuels futurs problèmes d’approvisionnement en matières premières. Et le recyclage sera une solution.»
A l’issue de la concertation, le bilan des garants rendra compte de son déroulement et des arguments échangés. Ensuite, ACC annoncera si elle poursuit le projet et les mesures qu’elle prendra pour tenir compte des enseignements tirés de la concertation.
Si la société décide de poursuivre le projet, après une instruction par tous les organismes concernés et une enquête publique sur un projet plus détaillé, le préfet du Pas-de-Calais pourra donner l’autorisation d’exploiter.