L’Aisne espère en 86 M€ d’investissement
Le DOB a permis récemment au président PS Yves Daudigny de révéler les grandes lignes du budget 2013 du conseil général de l’Aisne avec mille précautions d’usage relative « au poids des dépensent sociales dans les budgets départementaux. » Celui du département de l’Aisne cette année sera de 623 M€ « dont 520 M€ en fonctionnement et 103 M€ en investissement ». Le conseil ne doit pas augmenter sa pression fiscale, mais tient compte d’une forte revalorisation des bases de 3,4 %, une décision de l’Etat augmentant indirectement les impôts, ce qui évite de fait aux collectivités de le faire.
Le budget 2013 subit l’explosion des dépenses sociales (65 M€ cette année contre 54 M€ l’an passé) et la diminution des recettes (notamment des droits de mutation) ; Pour équilibrer le budget le président Daudigny engage la totalité des réserves du département et réduit l’investissement du département à 86 M€. Son budget, auquel s’appliquera un contrôle strict des dépenses de fonctionnement, doit recourir à plus d’emprunt
Pour maintenir ses politiques publiques les plus emblématiques tels la gratuité des transports scolaires et la modernisation des collèges, le budget 2013 du conseil général de l’Aisne danse sur le fragile fil du rasoir.
Plus longue à rembourser
Cette fragilité, les Indépendant l’ont largement soulignée. « Les chiffres nous rattrapes, implacables (…) : 29 million d’épargne brute à ajouter au 37 millions nécessaires aux 86 d’investissements ; 48 millions d’emprunts nouveaux pour 17 millions de capital remboursés, soit un encours de dette progressant de 31 millions pour atteindre les 388 millions. » Voilà qui fera courir le désendettement du département sur 13 ans au lieu des dix annoncés.
Quant à l’UMP, ses représentants ont insisté sur le fait que le budget 2013 serait empêché d’agir efficacement en ne dégageant qu’une épargne brute de 29 M€. « Ce qui est très faible, a considéré l’UMP en s’adressant à Yves Daudigny. Et cette dégradation de 48 % par rapport à l’épargne brute de 2012, reflète votre incapacité à maîtriser les dépenses de fonctionnement. »
Quant au PCF, parlant « d’asphyxie budgétaire », il a réclamé que soit enfin tranché « le noeud gordien » du contentieux avec l’Etat qui ne compense les charges sociales affectées au département par la décentralisation.
Toutefois, à l’issue du débat, Yves Daubigny a ouvert une voix de réflexion : « Il nous faut impérativement trouver de nouvelles marges de manoeuvres, aussi bien en recettes, qu’en dépenses. Certes, la grande majorité des dépenses sont obligatoires et incompressibles, et la moitié correspond aux solidarités. Certes nos dépenses facultatives représentent quant à elles 70 M€ dont 32 M€ au titre du transport scolaire (…) Faut-il privilégier le volume ou l’utilité ? ». Cette grande question sera tranchée les 11 et 12 mars (peut-être le 18 mars) à l’occasion du vote du budget et le 24 mars à l’examen des taux du foncier bâti et du non bâti.
Quand il n’y aura que 21 cantons
Toutefois, une question a hantée les débats. Quel sera en 2014 le nouveau découpage territorial avant l’élection des conseillers départementaux au scrutin binominal (un homme et une femme au même siège) dans des cantons de 20 500 à 30 000 habitants ?
Car le nouveau découpage supprimera la moitié des cantons (21 sur 42). Et mécaniquement, les nouveaux cantons et le scrutin binominal chasseront de l’actuelle assemblée départementale 16 conseillers généraux masculins. Certains conseillers généraux, dans la majorité de gauche du conseil général de l’Aisne s’opposent à cette réforme en y voyant « une machine à laminer les petits partis ». D’autres à l’UMP craignent que la réforme « diminue la représentativité des territoires ruraux au profit des urbains. ».