L’aéroport de Lesquin veut doubler son nombre de passagers d’ici vingt ans

Le nouveau concessionnaire de l’aéroport Lille-Lesquin va investir 100 millions d’euros pour rénover la plateforme actuelle et l’agrandir à l’horizon 2024. Explications.

L’aéroport de Lesquin veut doubler son nombre de passagers d’ici vingt ans

 

Projet de parvis de l’aéroport. Crédit Enia Architectes

 

Depuis le 1er janvier dernier, le Syndicat mixte des aéroports de Lille et Merville (SMALM) a confié l’exploitation de l’aéroport de Lille-Lesquin, pour les vingt prochaines années, à la société Eiffage, en association avec Aéroport de Marseille. Le nouvel exploitant va moderniser la plateforme actuelle mais aussi l’agrandir. «Sur certaines journées d’été, nous sommes arrivés à saturation de l’équipement», explique Stéphane Coulon, vice-président du conseil régional des Hauts-de-France, propriétaire de l’équipement, et aussi président du syndicat mixte en charge de son exploitation. «L’idée est de faire un grand hall dédié aux arrivées et un autre aux départs.» Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

En toile de fond de cette modernisation, il y a bien sûr une augmentation des capacités d’accueil, avec comme objectif de faire passer le nombre de passagers de 2,2 millions en 2019 à 4 millions en 2040. Pour y parvenir, Eiffage et Aéroport de Marseille vont augmenter le nombre de passerelles pour accueillir les avions, mais aussi proposer de nouvelles destinations. «Nous souhaitons capter les passagers des Hauts-de-France qui, aujourd’hui, décollent de Beauvais, Charleroi ou Paris», explique Marc-André Gennart, le nouveau directeur de l’aéroport de Lille-Lesquin. «Notre idée n’est pas d’aller chercher des passagers ailleurs mais dans la région, car nous souhaitons conserver un aéroport régional à taille humaine.»

Notre idée n’est pas d’aller chercher des passagers ailleurs mais dans la région, car nous souhaitons conserver un aéroport régional à taille humaine”

Déjà trois nouvelles destinations en 2020…

Néanmoins, le projet final n’est pas entièrement ficelé. Le nouvel exploitant se donne encore une année pour mener à bien diverses études. Nouvelles compagnies aériennes et nouvelles destinations en sont à l’état de prospection. L’Europe de l’Est et l’Europe du Nord font partie des destinations qui tiennent la corde mais rien n’est encore fait. Pour le moment, les seules certitudes résident dans les deux nouvelles destinations vers l’Algérie qui seront mises en place dès le mois de février : vers Bejaïa et Tlemcen. En avril, Athènes sera desservie par des vols bi-hebdomadaires. Les mesures pour réduire l’impact environnemental de l’aéroport «new look» sont toujours à l’état de réflexion, «mais constituent un axe fort de nos préoccupations», assure Marc-André Gennart. «Je tiens à préciser que l’ancien exploitant a déjà fait beaucoup», assure Stéphane Coulon. «On y travaille d’arrache-pied, renchérit Marc-André Gennart. Par exemple, sur la récupération des eaux pluviales pour alimenter les camions des pompiers pour les exercices réguliers sur l’aéroport. Dans la gestion des déchets aussi…»   

100 millions d’euros de travaux sur quatre ans

Le géant du BTP engagera les travaux de rénovation de la plateforme en janvier 2021 pour une livraison prévue en 2024. Eiffage va ainsi investir 170 M€ sur les vingt prochaines années, dont 100 millions durant la phase des travaux qui va durer quatre ans. «Ce genre de projet s’inscrit tout à fait dans la logique de notre entreprise, explique Florent Janssen, le directeur du développement d’Eiffage concessions. Il y a une forte complémentarité entre notre métier de construction et celui de gestionnaire d’infrastructures. Aujourd’hui, c’est cette diversité dans nos investissements qui pérennise notre modèle économique.»

En contrepartie, Eiffage versera au SMALM une rémunération sur les recettes futures, et ce, sur toute la durée de la concession. Mais le propriétaire peut d’ores et déjà tabler sur une recette de 80 M€ sur les vingt prochaines années. «Cet aéroport va rester public», tient à préciser Stéphane Coulon. Et d’ajouter : «Et l’exploitant va donc rendre un service public. En revanche, cette manne financière va permettre à la Région d’investir dans plusieurs de ses compétences, comme le transport scolaire par exemple ou encore le transport ferroviaire régional.»

De l’espaces pour les véhicules

En marge de ces travaux, les moyens d’accéder à l’aéroport vont également être développés. «Dix positions de bus seront créées et le nombre de places de parking va augmenter, détaille encore Stéphane Coulon. Mais, surtout, notre objectif est d’améliorer l’accessibilité à la plateforme afin de faire passer le nombre de nos usagers qui utiliseront les transports en commun de 5% aujourd’hui à 17% à terme. Dans l’ensemble, nous resterons très vigilant sur tous les types de nuisances imputables à l’aéroport et nous menons ce projet en relation avec les élus des communes environnantes», conclut le cadre.


L’aéroport de Lille-Lesquin en chiffres  

Taille de la plateforme  : 18 000 m² aujourd’hui contre 32 000 m² à la fin des travaux

Accueil des avions :

• 4 passerelles fixes aujourd’hui contre 6 à la fin des travaux

• 2 prépasserelles aujourd’hui contre 7 à la fin des travaux

• L’accueil des avions va ainsi passer de 6 postes et 13 postes

Evolution des passagers: 1 million en 2009 ; 2,2 millions en 2019 et 4 millions espérés en 2039.

Salariés : 1 600 en 2019

Destinations au départ de Lesquin  : 55 en 2019.

Compagnies aériennes  : 9 compagnies en 2019. Turkish Airlines en cible prioritaire.