L'activité économique reste atone
La Côte d'opale ne va pas très bien. Comme la région, elle est dans l'attente d'une reprise qui ne vient pas vraiment. Après une nouvelle année noire, elle espère de meilleures perspectives pour 2014.
C’est un repère annuel que les décideurs économiques et politiques des territoires littoraux peuvent méditer : les résultats de l’enquête annuelle consulaire 2013 donnent à voir des indices préoccupants. D’abord, l’activité n’a pas été au rendez-vous l’an dernier : «le chiffre d’affaires (des entreprises) a poursuivi son repli en 2013», indique l’institution consulaire. Tout au long de 2013, les enquêtes trimestrielles le laissaient déjà apparaître. Premièrement, «l’activité des entreprises (…) est retombée en dessous des niveaux de 2009, année la plus difficile que l’on ait connue ces vingt dernières années». Tous les signaux étaient au rouge : vente en France comme à l’étranger, situation des carnets de commandes, trésorerie… La création d’entreprise a suivi la même courbe : la baisse est de 3,5% sur le périmètre consulaire de la Côte d’Opale (contre une baisse de 1,5% au niveau régional). Le Montreuillois est le seul territoire à afficher une hausse (2,2%). Côté défaillances, la CCI note «une certaine accalmie avec une baisse de 1,7% par rapport à 2012». De profondes différences donnent un tableau contrasté : dans le Boulonnais, les défaillances affichent une hausse record de 25% tandis que le Calaisis et le Montreuillois tirent leur épingle du jeu avec une baisse de 18 et 20%. Dunkerque reste stable avec une augmentation des défaillances chiffrée à + 1,7%. Au final, la Côte est au-dessus de la moyenne régionale des défaillances avec 22 défaillances pour 1 000 entreprises, contre 23 en région.
Des perspectives moroses pour 2014. Quelles perspectives après une nouvelle année en berne ? La CCI reste optimiste mais réaliste et s’appuie sur les opinions des entrepreneurs : «2014 s’annonce un peu meilleure avec des soldes d’opinions sur le chiffre d’affaires qui se redresserait. Néanmoins, cette amélioration des perspectives d’activité ne serait pas suffisante pour permettre ni une réelle amélioration de la situation financière des entreprises, ni une reprise des investissements et des embauches.» L’activité en 2014 sera bonifiée par les entreprises de plus de 100 salariés selon l’autorité consulaire. Sur l’emploi, la prudence reste de mise : «En 2014, l’emploi ne devrait pas repartir à la hausse. Les perspectives sont, en effet, peu encourageantes, avec 72% des entreprises qui n’envisagent ni d’embauches en CDD/CDI, ni en intérim ou apprentissage.» Pour sortir de l’ornière, les consulaires tablent sur l’international : l’enquête consulaire montre que les ventes à l’étranger ont été supérieures aux ventes en France. Un indice qui concerne un industriel sur deux et majoritairement les entreprises de plus de 100 employés.
Créations et défaillances d’entreprises sur la Côte d’Opale.
Les investissements industriels, toujours centraux
L’an dernier, 64% des entreprises ont investi dans la région. Des projets en cours doivent émerger et serviront le territoire. Entre le terminal méthanier, Calais port 2015, les hypothétiques chantiers de la zone de logistique Calais-Premier, l’implantation du Japonais Kubota, l’emploi sera certes soutenu mais pas suffisamment pour inverser la courbe. «Ces grands chantiers ne suffiront probablement pas à insuffler une nouvelle dynamique. Seules 26% des entreprises affirment qu’elles vont investir en 2014, auxquelles s’ajouteront peut-être les 18% d’entreprises qui ne savent pas encore», indique en effet la CCI CO. Contre la morosité, les investissement industriels sont néanmoins un sérieux antidote : 55% des entreprises du secteur industriel déclarent vouloir investir en 2014.