Énergies

La ville de Roye a inauguré son réseau de chaleur

Imaginé dès 2013, le réseau de chaleur de Roye est entré en service en janvier dernier. Long de 2,3 kilomètres, il alimente l’équivalent de 400 logements.

Delphine Delannoy, maire de Roye était entourée par de nombreux élus lors de l’inauguration du réseau de chaleur. (c)Aletheia Press/ DLP
Delphine Delannoy, maire de Roye était entourée par de nombreux élus lors de l’inauguration du réseau de chaleur. (c)Aletheia Press/ DLP

« Il aura fallu beaucoup de patience et de ténacité pour relever ce défi ! », lance Delphine Delannoy, maire de Roye, ce 5 mai, à l'heure d'inaugurer le réseau de la chaleur de la ville, long de 2,3 kilomètres. Il faut dire que le projet, qui comprend une chaufferie biomasse de 1 200 kW et une chaufferie gaz d’appoint de 3 800 kW, a émergé il y a tout juste dix ans. Malgré un parcours semé d’embûches, élus, partenaires et financeurs se sont mobilisés pour concrétiser cet investissement de 3,8 millions d’euros.

« Aujourd’hui, les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent 24% des émissions de dioxyde de carbone. Nous n’avons plus le choix, nous devons agir et réduire notre impact environnemental », rappelle de son côté Franck Beauvarlet, président de la FDE80, structure qui a porté ce projet après que la commune de Roye lui a transféré sa compétence liée à l’énergie. « Les réseaux de chaleur permettent une réelle efficacité énergétique, une limitation de production de gaz à effet de serre et, pour les usagers, une véritable maîtrise de leur facture », poursuit-il. Actuellement, le réseau qui produit de la chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, compte onze abonnés, parmi lesquels le centre hospitalier, la mairie, le gymnase ou encore la piscine de la commune, soit l'équivalent de 400 logements.

Anticiper l’avenir

« Nous avons pour objectif la neutralité climatique à l’horizon 2050. Pour respecter nos engagements, nous avons trois leviers : l’énergie, les ressources et la nature. 25% de l’énergie est électrique, le reste est assuré par du gaz et du pétrole importés », observe Hervé Pignon, directeur régional de l’Ademe, qui a contribué au projet avec le Feder à hauteur de 2,3 millions d’euros.

« Il se passe beaucoup de choses sur ce territoire qui a pris la mesure des enjeux qui nous attendent », se réjouit-il avant d’évoquer le fonctionnement de ce réseau dont la chaleur est produite à 87% par des ressources renouvelables. La chaufferie biomasse est alimentée par du bois d’éclaircie, d’élagage ou d’entretien courant provenant d’opérations réalisées dans un rayon de 50 kilomètres autour de Roye. 1 860 tonnes de bois par an seront nécessaires.

La FDE80 accompagne tous les projets de ce type, des premiers plans à la mise en service. (c)Aletheia Press/ DLP

La transition énergétique, un sujet incontournable

« Ce type d’outil participe pleinement à l’attractivité du territoire », pointe de son côté Frédéric Motte, conseiller régional délégué à la Transformation de l'économie régionale et président de la Mission rev3. « Nous devons transformer la Région pour assurer un futur durable et solidaire, nous devons entraîner avec nous tous les acteurs, aussi bien les collectivités que les entreprises. La transition environnementale est une nécessité, assure l’élu, convaincu du besoin de faire de la pédagogie pour que ce sujet gagne toutes les strates de la société. Nous devons travailler sur la formation des salariés de demain et massifier le mouvement. Les petits gestes ne suffisent plus, les défis sont trop importants », conclut-il.

Silvère Say (sous-préfet de Montdidier), Laurent Somon (sénateur de la Somme) Bénédicte Thiébaut (présidente de la com de com du Grand Roye), Franck Beauvarlet (président de la FDE80), Delphine Delannoy (maire de Roye) et Rémi Caron (sénateur de la Somme). (c)Aletheia Press/ DLP