La vie agitée du SI Assainissement de Valenciennes

Dans un contexte politique local fiévreux, le SI Assainissement de Valenciennes doit tout à coup modifier son cap. Changement de prestataire, de direction et d’orientation, la nouvelle feuille de route tient, elle, compte de la crise.

Le bord à canal de l’Escaut propose plusieurs sites propices à une STEP développement durable, mais le dossier Oval cumulait trop de handicaps.
Le bord à canal de l’Escaut propose plusieurs sites propices à une STEP développement durable, mais le dossier Oval cumulait trop de handicaps.

 

Le bord à canal de l’Escaut propose plusieurs sites propices à une STEP développement durable, mais le dossier Oval cumulait trop de handicaps.

Le bord à canal de l’Escaut propose plusieurs sites propices à une STEP développement durable, mais le dossier Oval cumulait trop de handicaps.

Le Syndicat intercommunal d’assainissement de Valenciennes, qui gère neuf communes dont Valenciennes et aperçoit le terme (et le renouvellement) de sa délégation de service public, décide début 2014, avec effet à l’été, de changer de formule. Il est sous le coup de la mesure étatique du prélèvement de 10% de ses ressources prévisionnelles (un total national de 210 M€), mais veut aussi économiser en confiant à nouveau le traitement des eaux usées à Eau et Force (1,9 M€ HT) pour huit ans, mais aussi − une nouveauté − la collecte de ces eaux à Hainaut maintenance (groupe Malaquin Saint-Amand-les-Eaux) pour 2,1 M€ HT pendant au moins cinq ans. Une économie de 2,6 M€… Eau et Force est depuis 1993 en affermage, il facture au client, mais cette fois le SIAV passe en régie «intéressée», il règlera sur présentation de factures la filiale de Suez qui perd son monopole, et ce, selon une formule d’intéressement plafonné aux résultats. Ainsi le SIAV récupère-t-il le contrôle de ces deux opérations et en sus la gestion de sa STEP (station d’épuration) de l’avenue Macarez à Valenciennes, son siège. A partir de 2015, l’usager verra ses factures baisser et plus encore, disent alors les administrateurs, quand dès 2018 l’opération «européenne» Oval à énergie positive, (une économie pour le SIAV de 2 M€) débutera. Oui,mais…

Pour 5,8 M€ d’études du projet Oval ! Ce projet (ex-Synéo), Bernard Brouillet, le président du SIAV, l’imagine depuis 2002. Il s’ancrerait aux marais de l’Epaix sur l’Escaut : la soit-disant STEP du futur ne coûterait rien en fonctionnement et pourrait produire de l’énergie. Ce projet suit son cours jusqu’au PLU et là, tout s’écroule !

Mi-avril, au moment de choisir les entreprises, le sous-préfet de Valenciennes renâcle fortement (arguant de l’absence d’intérêt communautaire par ValMétropole) et retoque deux DSP (déclaration d’utilité publique) pour vice de forme et de procédure. Oval (50 M€) est mort-né, d’autant − petite bombe − qu’on découvre qu’Oval a déjà coûté rien qu’en études 5,8 M€… et que l’Etat exige qu’au plus tard fin 2015 et avant toute chose, soit remise aux normes la STEP de Valenciennes. La descente aux enfers va continuer…

Recadrage. Car Bernard Brouillet, 18 ans de mandat1, perd la présidence du SIAV malgré le soutien du maire de Valenciennes, M. Degallaix. Le maire de Famars, Véronique Dupire, soutenue par Valérie Létard (présidente de ValMétropole), le bat ! Fin avril, rompant avec ce que d’aucuns ont qualifié de «folie des grandeurs» chez les administrateurs, Mme Dupire recadre l’action du SIAV, les 5,8 M€ d’études d’Oval ayant beaucoup de mal à passer par temps de réduction des dépenses publiques. Ses priorités ? Stopper net les dépenses inutiles, se rapprocher des élus déjà par l’information, travailler sur des raccordements à des STEP, à des mises en conformité, à la légalité de DSP… et surtout faire de nouvelles économies.

  1. Bernard Brouillet perd aussi la présidence du Syndicat des eaux.