La vendange 2024 en France attendue en recul de 23%

La production viticole 2024 en France est attendue en recul de 23% sur un an, du fait de "conditions météorologiques défavorables sur l'ensemble des régions" de production, selon une nouvelle estimation...

Des vendangeurs récoltent du raisin dans un vignoble de Hautvillers, en Champagne, le 16 septembre 2024 © FRANCOIS NASCIMBENI
Des vendangeurs récoltent du raisin dans un vignoble de Hautvillers, en Champagne, le 16 septembre 2024 © FRANCOIS NASCIMBENI

La production viticole 2024 en France est attendue en recul de 23% sur un an, du fait de "conditions météorologiques défavorables sur l'ensemble des régions" de production, selon une nouvelle estimation publiée vendredi par le ministère de l'Agriculture.

Au 1er novembre, la récolte 2024 était estimée à 36,9 millions d'hectolitres, un volume proche des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021, années également marquées par des aléas climatiques.

Cela représente un recul de 17% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Tous les types de vins sont concernés, notamment en Bourgogne, Beaujolais et Champagne, ainsi que les vins destinés aux eaux-de-vie (en repli de 36% après avoir bénéficié d'une récolte exceptionnelle en 2023).

Ces projections ont encore été revues à la baisse, puisqu'en septembre les services de la statistique et de la prospective du ministère prévoyaient un repli de 18% sur un an.

L'année 2024 a été caractérisée par des précipitations depuis le printemps et jusqu'aux vendanges et des problèmes sanitaires qui ont réduit les volumes.

Dans de nombreux vignobles, la floraison s'est déroulée dans des conditions fraîches et humides, entraînant la coulure (chute de fleurs et jeunes baies) ainsi que le millerandage (formation de baies trop petites), rappelle le ministère. A cela s'ajoutent des pertes dues au gel au printemps, au mildiou et à la grêle en été.

Selon cette source, en Champagne, la production serait inférieure de 46% à l'an passé et de 31% à la moyenne quinquennale, entre déficit d'ensoleillement, gelées printanières et excès de précipitations.

La production de l'ensemble Bourgogne-Beaujolais serait inférieure de 38 % à celle, élevée, de 2023, avec un mildiou qui a occasionné des pertes notamment en Côte d'Or et des précipitations excessives dans le Beaujolais y compris pendant les vendanges.

En Alsace, la production reculerait de 13% en raison d'une floraison difficile et d'attaques de mildiou.

En Savoie, après le gel au printemps puis le mildiou en été, la production baisserait de 5% sur un an (stable sur cinq ans). Dans le Jura, gel et mildiou réduisent la récolte de 68% par rapport à la récolte élevée de 2023.

En Val de Loire, les rendements sont faibles pour l'appellation Muscadet et la production viticole baisserait de 29% sur un an, en raison du mildiou et de la coulure. 

Dans les Charentes, où la vendange a débuté de façon anticipée à cause des intempéries, la production devrait diminuer de 37% par rapport à l'année record 2023.

Dans le Bordelais, entre la réduction des surfaces viticoles, les épisodes de coulure, millerandage, mildiou et grêle, la récolte devrait baisser de 12% après une année déjà en recul en 2023.

Dans le Sud-Ouest, la récolte devrait être inférieure à celle, déjà réduite, de 2023 en raison de la coulure, du millerandage, du mildiou, du gel et de la grêle.

En Languedoc-Roussillon - première région viticole française en volume -, la récolte serait inférieure de 9% à celle de l'an dernier, avec par endroits une sécheresse récurrente qui a affaibli les ceps, et ailleurs, le mildiou, favorisé par d'importantes précipitations en début d'été.

En Corse, la sécheresse suivie d'attaques de ravageurs et d'une pourriture au moment des vendanges ferait reculer la production de 15% par rapport à 2023, et de 2% par rapport à la moyenne quinquennale.

Dans le Sud-Est, millerandage, gel tardif et mildiou ont touché surtout la Provence, et la production du bassin se contracte de 11% par rapport à 2023.

Cette publication intervient alors que les représentants des agriculteurs, viticulteurs inclus, s'apprêtent à lancer un nouveau mouvement de protestation pour défendre leurs revenus.

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