La suprématie de la filière informatique et numérique

GB And Smith, Keyneosoft et Phocéis, les trois lauréats de cette année appartiennent à ce secteur des TIC. Deloitte, cabinet d’audit et de conseil, et In Extenso, cabinet d’expertise-comptable, à l’origine de ce classement des entreprises à plus forte croissance du chiffre d’affaires sur cinq ans, ont placé cette édition sous le thème «Innover autrement».

C’est la ligne d’arrivée d’une course qui a démarré le 8 octobre dernier. Les champions 2013 de la 13e édition du palmarès Technology Fast Nord sont connus depuis le 19 novembre. Sur le podium de ce classement convoité : GB And Smith, développeur de logiciels à Lille ; Keyneosoft, développeur de solutions de commerce cross canal à Tourcoing ; Phocéis, agence mobile et digitale à Villeneuve-d’Ascq (voir nos articles suivants). Première participation pour GB And Smith, troisième et maintien pour Phocéis. L’an dernier déjà, la start-up villeneuvoise avait obtenu le même classement mais en 2011, elle avait été lauréate pour le prix Picom, du pôle de compétitivité des industries du commerce.

La plus forte progression du chiffre d’affaires sur cinq ans, c’est-à-dire celle de GB And Smith, est de 763%. Moitié moins que les 1 662% d’Ineat conseil (ingénierie informatique à Lille), le grand champion de l’an dernier, et presque trois fois moins que le record absolu de 2 307% de Compario (commerce connecté à Lille) en 2010. Au lancement de l’édition 2013, les experts de Deloitte et d’In Extenso, les cabinets organisateurs du palmarès, avaient évité tout pari sur les records. D’abord sur la participation. Dans les starting-blocks cette année, 29 entreprises candidates contre 45 l’an dernier, loin du record de 67 de 2010. Une explication possible : la zone géographique au nord de Paris que le palmarès Nord couvre a été restreinte cette année. Le département des Ardennes désormais rattaché à l’Est, il ne restait plus que le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Haute-Normandie. Autre explication : la méfiance des entreprises à communiquer autour de leur chiffre d’affaires dans ce contexte de reprise timide mais encore marqué par les effets de la crise.  La croissance qui semble fondre d’année en année peut aussi trouver son explication dans ces mêmes effets.

La production de technologies. Cette année encore, c’est à EuraTechnologies, le pôle régional d’excellence de la filière numérique, que les lauréats ont été célébrés.  Tout un symbole car depuis quatre ans le secteur des logiciels et services informatiques semble avoir imposé une certaine suprématie au plus haut sommet du palmarès. Les grands lauréats de ces dernières années en sont systématiquement issus. A l’exception de l’édition 2011 quand l’industrie a ravi l’or au secteur de l’informatique avec Mexel industries, fabricant d’émulsions dans l’Oise. S’il est vrai que l’activité est restée soutenue cette dernière décennie dans l’informatique, il est aussi vrai que les entreprises de ce secteur remportent tous les ans les records de participation. Elles représentaient cette année 75%, devant le secteur de l’Internet pur (14,29%).

En 2011, le palmarès a été recentré autour de la production de technologies. Il faut d’ailleurs voir dans le thème «Innover autrement» de cette année  un lien avec ce recentrage. Quand elles ne sont pas propriétaires de brevet, les entreprises candidates consacrent au moins 5% de leur chiffre d’affaires à la R&D.

Partenaires au rendez-vous. La quasi-totalité des partenaires traditionnels ont soutenu le palmarès cette année. Le Picom a remis son prix à Keyneosoft. La BPI, ex-OSEO, a tenu à remettre le sien à DBT-CEV (voir page 5). NYSE Enternext, place de marché des PME et ETI a couronné le groupe informatique villeneuvois Generix Group, lequel, comme l’année dernière, a aussi remporté le prix ETI.